La fermeture de la scierie Petit-Saguenay à la mi-novembre a créé une onde de choc parmi les 25 travailleurs à l’emploi et les 600 habitants de l’endroit qui se trouvait à perdre son moteur économique. Maintenant, comment fait-on pour se relever d’un tel événement ?
« Pour nous, c’est majeur. La scierie représente le seul employeur industriel à 70 kilomètres à la ronde. Ce sont des emplois de qualité, mais aussi une façon de pouvoir faire de l’aménagement forestier. Cette fermeture a des répercussions sur un ensemble de facteurs, que ce soient envers les sous-traitants, les employés, les revenus de la municipalité », affirme le maire de Petit-Saguenay, Philôme La France.
Rappelons que les élus régionaux du Bloc Québécois, le député de Jonquière, Mario Simard, le député de Lac-Saint-Jean-Est, Alexis Brunelle-Duceppe, ainsi que le député de Chicoutimi-Le Fjord, Richard Martel, avaient laissé savoir leur grande déception face à cette situation, qui illustrait, selon eux, le manque flagrant de considération d’Ottawa envers les demandes des travailleurs de l’industrie forestière. Une fermeture qui démontrait également la fragilité de l’industrie, frappée de plein fouet par des tarifs douaniers de 45%, alors qu’elle devait déjà composer avec une hausse des coûts de production.
« On poursuit les démarches. Du côté du gouvernement du Québec, il y a des bailleurs de fonds pour essayer de voir s’il y a des possibilités de relance. Il y a des gens qui s’étaient montrés intéressés par la scierie, mais qui n’ont pas fait de propositions d’acquisition. On essaie donc de voir si on ne pourrait pas travailler avec ces gens-là pour trouver des solutions », précise M. La France.
Cette fermeture est survenue malgré des investissements récents du propriétaire Fabrication PFL de Lévis, visant à rentabiliser sa ligne de production. Cependant, ces contributions monétaires, ayant été réalisées pendant la COVID, jumelé à l’augmentation des coûts, ont fait en sorte que la modernisation de la scierie n’a pu être réalisée.
Le marché actuel n’est pas idéal, sans compter que les investissements qui sont nécessaires pour permettre de rentabiliser la scierie en elle-même sont importants. On travaille fortement là-dessus », concède-t-il.
Faire place à un renouveau
Dans ce contexte difficile, le maire La France croit qu’il est temps qu’on voir à assurer une transition juste pour que les plus petites usines soient modernisées et que les municipalités qui dépendent de l’industrie forestière développent de nouveaux créneaux économiques créateurs d’emplois de qualité.
« On parle de diversification économique, on parle d’effectuer de nouvelles activités dans d’autres secteurs, ou dans le domaine du bois, seulement avec des différentes façons de faire. Le fait que l’on soit reculé des centres urbains favorise cet aspect, parce que les gens ont dû se créer des emplois à partir des ressources qu’il y avait sur place », admet le principal intéressé.
Ces secteurs d’activités englobent le tourisme, la culture, la fabrication artisanale et divers services.
« Cette variété présente au cœur du village nous amène à ne pas être une municipalité mono-industrielle. Cela étant dit, beaucoup de fragilité demeure dans notre tissu économique. Les entreprises sont des micro-entreprises ou des petites entreprises, sous capitalisées, offrant des salaires qui ne sont pas toujours très bons et des emplois qui sont parfois saisonniers. Il faut essayer d’améliorer la résilience des employeurs. C’est une grosse inquiétude qui perdure », soutient Philôme La France.