Des enjeux vécus sur le territoire québécois, jusqu’à la guerre qui persiste à Gaza, une image vaut toujours mille mots. C’est d’ailleurs la mission du Zoom Photo Festival, qui se renouvelle depuis maintenant 16 ans à Saguenay. Le thème « nouvelles frontières » donne le ton à cette édition 2025, qui se déroule jusqu’au 2 novembre et qui risque, une fois de plus, de secouer la population par ses images riches de sens.
« C’est une thématique qui, encore une fois, nous permet de recevoir des dossiers d’un peu partout dans le monde. On parle de photographes qui travaillent à longueur d’année sur des sujets parfois laborieux », raconte d’abord le directeur du Zoom Photo Festival, Michel Tremblay.
Ce dernier mentionne que le mot « frontière » possède diverses significations. Les frontières peuvent être identitaires, écologiques, planétaires, locales, voire imaginaires et symboliques, selon l’interprétation qu’on leur donne.
« Les gens pensent souvent que le mot frontière désigne une ligne séparant deux entités distinctes. Pourtant, on peut l’aborder de différentes manières. Par exemple, le Canada et les États-Unis, les migrants au Mexique, l’Ukraine et ses guerres en raison des frontières. Nous sommes allés encore plus loin en explorant les frontières de la langue, de la race, du genre, des religions, des générations et climatiques », cite-t-il, ajoutant parmi ces exemples l’aide médicale à mourir, qui expose une réalité située entre la vie et la mort.
Les vingtaines d’expositions présentées durant l’événement en témoignent, de même que le prestigieux World Press Photo 2025, qui prend place dans le bâtiment 1912 de la Pulperie de Chicoutimi. La bibliothèque de Chicoutimi a aussi pu accueillir l’exposition de photos du Prix Damase-Potvin, jumelant création littéraire et création photographique actuelle, mercredi soir, dans le cadre d’un vernissage. Des conférences et des tables rondes se tiennent aussi à différents endroits : au Cégep de Jonquière, au Cégep de Chicoutimi, au pavillon Mellon près de la Polyvalente d’Arvida, au Centre des arts et de la culture, à l’Université du Québec à Chicoutimi (UQAC), à Place du Saguenay ainsi qu’au pont de Sainte-Anne. Les travaux de trois photojournalistes du Québec sont également à découvrir, soit l’exposition Le Nil, présentée par Adil Boukind, un travail sur la Syrie signé Martin Tremblay de La Presse et les impacts de la drogue du zombie captés dans les rues de Détroit par Marie-France Coallier du Devoir.
« On a une exposition qui est vraiment importante et je crois qu’on est les seuls ici à l’avoir. Ce sont des photographies qui nous ont été transmises par Médecins sans Frontières, directement à partir de la bande de Gaza, en Palestine. C’est une exposition qui touche énormément. »
Une équipe soudée et passionnée
Michel Tremblay note que la plus grande différence se trouve dans la gestion et la préparation de l’événement, qui vient tout juste de débuter.
« Ce qui est différent, c’est ce qui ne se voit pas nécessairement. On a désormais une équipe qui est plus présente que jamais et surtout qualifiée pour la sélection des photos. C’est aussi une équipe qui est internationale, nos membres viennent non seulement du Québec, mais aussi de l’Europe. Ce sont des gens très généreux, passionnés et qui surtout sont amoureux de la photographie. On peut ainsi poser un autre regard sur les projets qui nous sont soumis, en plus de pouvoir accueillir du plus haut calibre dans le domaine », admet M. Tremblay.