On peut bien blâmer la mairesse sortante de Saguenay, Julie Dufour, pour les décisions discutables de son administration, mais il faut se demander où étaient les conseillers quand on présentait des résolutions à la table du conseil. Les dernières semaines, l’administration Dufour nous annonce des projets comme celui d’un QG des affaires pour l’UQAC. Un projet qui, comme les autres tout récemment dévoilés, ne pourra être réalisés que plus tard par la prochaine administration.
Pour tous ces projets, sortis d’un chapeau au tout début d’une campagne électorale municipale, aucun conseiller n’est intervenu à la table du conseil pour poser des questions sur les tenants et aboutissants de ces projets. Les conseillers, particulièrement ceux qui siègent à l’exécutif aux côtés de la mairesse, ne nous ont jamais soumis leurs arguments en faveur de l’annonce de ces projets pelletés par en avant aux membres du prochain conseil de ville.
Dernière apparition publique
La dernière séance du conseil de ville donnait l’occasion aux élus de jouir des feux de la rampe pour une dernière fois sous l’administration actuelle. On a surtout profité pour vanter des réalisations de secteur, qui souvent, font partie des opérations régulières d’une ville. Mais , outre les projets reportés à un prochain avenir, personne n’a été en mesure d’identifier de grands projets de villes pour inciter l’implantation de nouvelles activités économiques.
Mise à part une demande pour obtenir les Jeux du Canada en 2031, un QG des affaires de 23 millions $ sur la zone ferroviaire aussi déserte que le centre-ville lui-même, rien de concret. Seulement des suggestions que la nouvelle administration devra trouver le moyen de concrétiser.
Logements à La Baie
Toutes ces annonces politiques précipitées se butent souvent à l’opposition populaire, comme à La Baie pour cet immeuble à logements de 9 étages qu’on voulait ériger sur la 5e avenue, face à l’église Saint-Édouard. Le promoteur a tourné les talons et est reparti chez lui devant l’opposition manifeste de la population du secteur. Les conseillers de l’arrondissement, sans doute inquiets pour leur avenir politique en pleine campagne électorale, ont lâché prise et ce plan de revitalisation de secteur est mort au feuilleton. Les trois conseillers à la dernière séance régulière de l’arrondissement ont rejeté ce projet contesté par le voisinage et l’organisme Patrimoine Saint-Édouard. Un investissement qui aurait pu rapporter au bas mot, un demi-million $ annuellement dans les coffres de la ville.
Le changement dérange
Si j’habitais dans ce coin magnifique de La Baie, j’aurais probablement appuyé ce mouvement de contestation. Mais, offrir un compromis devrait faire partie de la contestation pour la rendre plus crédible. Et les municipalités ont le devoir d’intervenir pour trouver une solution afin de satisfaire aux besoins de l’investisseur en même temps qu’à l’intérêt de ses citoyens. Parce que, ici, ce n’est pas contre l’investisseur qu’on se dresse, ce n’est même pas contre son projet, c’est contre la défiguration d’un paysage chère à toute une population.