Les policiers du Service de police de Saguenay (SPS) ont eu une année 2025 plutôt chargée. Près de 65 événements violents liés à la guerre des groupes criminels ont été recensés sur le territoire. Outre cet enjeu, l’itinérance, de plus en plus présente, ainsi que les cas de conduite avec les capacités affaiblies, encore un fléau, s’ajoutent au portrait.
Le conflit sur les redevances entre groupes criminalisés a pris d’assaut une grande part de l’année du SPS. En effet, le total des événements répertoriés en 2025 succède celui de 2024, passant de 45 à 65. Le directeur du Service de police de Saguenay, Mathieu Perron, tient à rassurer la population à ce propos.
« Ce sont des événements qui ont moins d’expositions médiatiques, parce qu’il faut quand même se rappeler qu’on parle de criminels qui s’en prennent à d’autres criminels, donc la population n’est pas visée », affirme-t-il.
Pour pouvoir s’attaquer à ces trafiquants locaux et afin de répondre à cette explosion de violence, le Groupe d’intervention en violence urbaine a été mis sur pied, une priorité pour le SPS. Une cinquantaine d’arrestations ont été effectuées par le groupe depuis le mois de mai.
« Pour déstabiliser le milieu criminel et essayer de baisser la pression au niveau de ces groupes-là, qui veulent d’installer dans notre région, c’est vraiment de les attaquer à la base. C’est notre mandat et notre responsabilité. Il s’agit d’un travail de collaboration, les policiers sont allumés, actifs, autant à l’interne qu’à l’externe avec la Sûreté du Québec », rapporte M. Perron. L’Opération bienveillance a pu voir le jour du même coup, les policiers de prévention se déplaçant dans les quartiers résidentiels où coups de feu ou déploiements policiers se sont produits, pour aller à la rencontre des gens concernés et veiller au sentiment de sécurité.
L’itinérance persiste
Mathieu Perron soutient que les appels ne cessent de croître auprès du SPS concernant des situations d’itinérance.
« Le SPS reçoit en moyenne, chaque jour, six appels en lien avec l’itinérance et sept, en lien avec la santé mentale. Nous sommes en constante relation avec le CIUSSS régional, le Service de travail de rue de Chicoutimi, pour apporter des ressources et du support à ces gens qui vivent certaines problématiques. »
Le projet Sapora, jumelant un policier à un travailleur de rue, prouve que les agents sont outillés pour faire face à cette réalité. De plus, les cadets assureront désormais une présence constante et accrue dans les centres-villes, afin que les citoyens et les gens d’affaires puissent se sentir davantage en sécurité.
« On poursuit l’opération visibilité, qui a vu le jour en 2024, pour faire face aux différents enjeux », rapporte-t-il.
La conduite en état d’ivresse, un fléau majeur
Le directeur du SPS concède que la conduite avec les capacités affaiblies reste un véritable fléau, et les chiffres en sont la preuve : en 2025, 245 arrestations pour ce type de délits ont été effectuées.
« C’est alarmant, c’est tout près d’un cas par jour. On est extrêmement présent sur le terrain en termes de prévention. On coordonne des barrages routiers et de nombreuses opérations, tout au long de l’année et pas seulement à Noël. Il y a tellement de possibilités maintenant, pour éviter de reprendre l’auto en état d’ivresse », réitère M. Perron.
Le SPS démarrera l’année 2026 du bon pied avec un bassin de ressources suffisant, Mathieu Perron soutenant que les embauches vont bon train. Le Service de police de Saguenay est de plus en plus attractif envers les jeunes recrues.