À Petit-Saguenay, la transition écologique prend forme sur le terrain et s’accompagne d’un virage stratégique. Même après des années de décroissance démographique subie, la municipalité bouillonne de dynamisme et multiplie les mesures pour relancer la vitalité du village : transport collectif, modernisation d’infrastructures et soutien à des initiatives culturelles et sportives.
« J’ai la conviction profonde que la crise climatique est l’une des crises les plus importantes que l’on va devoir affronter au cours des prochaines décennies. Et ce n’est pas la seule crise majeure, on parle aussi beaucoup de la crise du logement, de l’itinérance, et bien des problèmes au niveau mondial. Dans cette période, qui est critique, on ne peut pas se mettre la tête dans le sable, il faut s’adapter et trouver des façons de réduire notre impact environnemental », raconte le maire de la localité, Philôme La France.
M. La France admet que les opportunités sont nombreuses ici, au sein de ce petit village, pour cultiver un Petit-Saguenay qui est écologique.
« Pour tous les projets qu’on met en place, on fait en sorte qu’ils se bâtissent dans les meilleurs pratiques environnementales. On peut penser à l’aménagement d’îlots de fraicheur, à favoriser la mobilité active pour réduire l’utilisation de la voiture dans les déplacements. Quand on se lance dans des projets immobiliers, s’assurer que la construction reflète certains standards pour avoir des maisons et des résidences qui sont écoénergétiques », explique-t-il.
En milieu rural, il estime que la meilleure manière de lutter contre les changements climatiques réside dans la modification des habitudes de vie, centrées, plus souvent qu’autrement maintenant, sur la surconsommation.
« Il faut modifier notre mode de vie en ce sens, en amenant des services qui font que les gens ont moins besoin de consommer du vieux matériel. Tout passe par la dématérialisation de l’activité humaine. On incitera donc davantage la pratique de loisirs qui sont à proximité des gens, pour avoir une vie communautaire intense et dynamique. »
Prendre de l’expansion
Le maire admet que Petit-Saguenay grouille de partout et prend de l’expansion, alors que 15% de la population actuelle constitue de nouveaux arrivants, arrivés sur une période de cinq ans. De jeunes familles commencent à y tailler leur place, conquis par la nature environnante et le sentiment d’appartenance. Pour poursuivre cette croissance, la municipalité compte beaucoup sur l’accueil de différents projets d’hébergement.
« Il y a un volet de logements abordables, ainsi qu’un écoquartier, qu’on veut mettre en place. On travaille justement avec un promoteur, qui va devoir trouver un partenaire pour procéder à la construction. On est convaincu que ça serait difficile d’attirer des gens chez nous, si on fait les choses de façon conventionnelle », estime-t-il.
La municipalité planche actuellement sur l’avènement d’un « quartier de poche », un type de communauté planifiée qui consiste en un regroupement de résidences plus petites, souvent autour d’une cour ou d’un jardin commun.
L’avenir de Petit-Saguenay
Philôme La France, réélu avec une majorité de 87%, voit d’un bon œil l’avenir de son village.
« Si j’ai voulu me réengager en politique municipale pour un troisième mandat, c’est que j’ai confiance qu’on peut avoir un avenir ici. On est une municipalité relativement éloignée, donc la géographie joue contre nous, inévitablement. Il faut innover, il faut trouver de nouvelles façons de se distinguer pour assurer notre futur », conclut-il.