Jeudi, 12 septembre 2024

Faits divers

Temps de lecture : 2 min 49 s

Collision avec un orignal

La bête dans le véhicule pendant deux semaines

Le 08 août 2024 — Modifié à 08 h 00 min le 08 août 2024
Par Sara-Léa Bouchard - Journaliste

Roxanne Tremblay, résidente de Saint-Ambroise, a eu la frousse de sa vie lorsqu’elle est entrée en collision avec un jeune orignal dans la soirée du 14 juillet, aux alentours de 22h30. Une histoire qui ne s’arrête cependant pas là.

En effet, telle a été une autre surprise de constater que sur le coup de l’impact, la bête, qui était alors en plein milieu de la route Mathias à Shipshaw, avait fracassée le pare-brise de l’automobile de tout son poids pour finir recroqueviller sur le siège passager, directement aux côtés de la jeune femme. Le choc, l’incertitude et les questionnements se sont ensuite vite fait sentir lorsqu’elle a découvert que la carcasse de l’animal se trouvait encore à l’intérieur de son véhicule, considéré maintenant comme une perte totale.  

« Le lundi en après-midi, ma mère et moi sommes allées à l’emplacement où la voiture avait été ramenée la veille. J’ai vu la voiture et l’orignal était encore dedans. On ne comprenait rien. On se demandait pourquoi les responsables ne l’avaient pas enlevé avant. Après on s’est dit qu’on ne voit pas ça souvent, un orignal mort dans un véhicule, donc on a supposé que la Ville de Saguenay ou même les agents de la faune n’ont pas su quoi y faire. »

Toutefois, les jours passent, et aucunes nouvelles de son assureur. S’en est suivi d’appels téléphoniques infructueux auprès de la Ville, du Service de police de Saguenay (SPS), SOS Braconnage et du ministère des Transports, qui se renvoyaient la balle.

« Le garage a dû mettre une bâche par-dessus mon auto parce que ça sentait trop fort ! », s’exclame la principale intéressé, qui, miraculeusement, n’a été blessé que légèrement lors du drame.

Ce ne sera finalement que le 30 juillet que la carcasse fut extirpée du véhicule, par un recycleur automobile de Trois-Rivières, Progipix.

Sauveur et inaction inexpliquée

  Les questions persistent, à savoir à qui revenait la responsabilité de sortir l’orignal de l’automobile cette soirée-là, et pourquoi la récupération de l’animal a été la dernière chose faite au courant du processus. Un responsable chez Progipix, qui désirait rester anonyme, a tout de même mis de l’avant quelques pistes de réflexion et relayé de l’information sur le sujet, par écrit au journal Le Réveil.

« Les animaux, comme les cadavres humains, sont retirés avant leur arrivée au centre de recyclage. C'est une question de santé publique. C'est déclenché après l'intervention des autorités sur les lieux d'un accident […] Maintenant, s'il y avait des dangers plus pressants à adresser (l'environnement) ou que la partie responsable de récupérer l'animal était trop lente et ça bloquait le trafic, ils ont pu l'emmener au centre de recyclage par dépits », mentionne-t-il d’abord.

Il ajoute que les recycleurs ne sont ni formés, ni équipés pour jouer avec des animaux de cette taille et sont dépendants du pourvoyeur de service qui a été sélectionné par la partie responsable.

« J'imagine donc que le recycleur ne rayonnait pas de bonheur lui non plus d'avoir un animal mort, qui grillait sous le soleil d'été, dans sa cour à proximité de son équipe. Nous aussi, on priait probablement pour que l'animal soit retiré rapidement. Notre but, c'est que les véhicules passent à leur nouvelle vie le plus rapidement possible. »

Le SPS avare de commentaires

La porte-parole du Service de police de Saguenay (SPS), Andréanne Nolin, réitère que le rôle des agents de la paix dans ce genre de dossier est de sécuriser le réseau routier avant tout.

« Elle a vécu toute une péripétie, mais je ne peux mettre la faute sur quiconque. En tant que policiers, notre travail est de sécuriser le réseau routier. On va faire un appel, mais ce n’est pas nous qui s’occuperons de la carcasse de l’animal », explique Mme Nolin.

Elle rappelle également quelques comportements à adopter sur la route pour éviter les accidents.

« Adapter notre conduite aux conditions routières. Si on est dans un endroit qui est moins éclairé, diminuer notre vitesse ça peut aider à diminuer les risques d’accidents. Sinon, être à l’affût de ce qui nous entoure et de suivre les véhicules à une plus grande distance », conclut-elle.

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