Vendredi, 05 décembre 2025

Chroniques

Temps de lecture : 1 min 57 s

Saguenay dévitalisée par ce mandat

Le 28 août 2025 — Modifié à 09 h 00 min le 28 août 2025
Par Richard Banford

Certains diront qu’elle l’a bien mérité, qu’elle finit dans le déshonneur, mais à quoi il sert de frapper sur quelqu’un déjà à genoux? La mairesse de Saguenay, Julie Dufour, s’accroche pour mettre fin à un mandat qui teintera de noir l’histoire de cette agglomération fusionnée de corps, mais pas d’esprit. Elle paie pour des décisions inspirées de conseillers pas toujours très avisés. 

 Une histoire pathétique qui débute par l’élection d’un frappeur désigné, pour rester dans le ton des séries de baseball junior qui débutent et dont les voyageurs apportent un baume sur cette triste fin de mandat à la mairie de Saguenay.  Parce qu’il faut se rappeler que Mme Dufour a, en quelque sorte, été élue par défaut. Les citoyens en avaient assez de l’inaction de la précédente mairesse, Josée Néron.  Ils ont jeté leur dévolu sur la candidate, seconde dans les sondages, le plus susceptible de rattraper Mme Néron. Force est de constater que le frappeur suppléant n’a pas fait le job non plus.   

UNE MACHINE À BOULES 

Quand elle a pris possession du bureau de la mairie en décrochant toutes les peintures des murs pour les remplacer par une machine à boules, on pouvait présager des changements drastiques pour l’évolution de la ville. Plutôt que de s’attaquer aux dossiers touchant le développement, elle opte pour des changements de structures internes, une approche arbitraire pour établir son autorité défaillante : Destitution de son directeur général et d’un directeur adjoint. Restructuration du comité exécutif, un conseiller municipal d’expérience est remplacé par un jeunot à sa première année au conseil. Congédiement de la greffière, puis du dg de la société de transport et au passage, accrochages fréquents avec la ministre régionale, Andrée Laforest, au demeurant, ministre Municipale, très proche du PM, François Legault. 

SOUS-REPRÉSENTATION 

Le plus important des comités, dit l’exécutif, où se prennent toutes les décisions stratégiques, est formé de deux conseillers de La Baie, l’arrondissement le moins populeux, d’un fidèle Jonquiérois, allié de la mairesse et d’un conseiller municipal représentant la ruralité. La métropole centrale de cette nouvelle entité ne compte, somme toute, que sur cinq autres conseillers, dont deux du secteur nord, pour défendre les intérêts de ses citoyens. De plus, le président de l’arrondissement chicoutimien demeure dorénavant au Lac-Kénogami. 

VILLE DÉVITALISÉE 

Même si certains conseillers veulent nous laisser croire à une certaine prospérité en manipulant habilement les chiffres, il faut se rappeler que Saguenay bénéficie depuis 2024, d’une nouvelle formule de péréquation dont profitent les villes dévitalisées. En plus, la ministre Laforest a eu le courage d’imposer une nouvelle répartition de la TVQ qui apporte près de 12 millions $ à Saguenay. Une redistribution, qui prive les grands centres d’une somme de 500M$, qu’on répartit dans les régions éloignées, dont 22M$, au Saguenay-Lac-Saint-Jean.  

Mais, quand une ville de l’ampleur de Saguenay tombe sous la protection des villes dévitalisées, comment son administration peut-elle s’enorgueillir d’un mandat accompli? 

Abonnez-vous à nos infolettres

CONSULTEZ NOS ARCHIVES