Les mauvaises nouvelles n’ont jamais cessé de se succéder au mois d’avril, notamment pour le gouvernement de la CAQ. Juste avant de poser le pied dans le mois d’avril, en mars dernier, le ministre des Finances nous a dévoilé le contenu d’un budget déficitaire de 13,5 milliards $.
En fouillant dans ce document historique, on apprend que le projet de la route Alma–La Baie, du moins le tronçon restant de Saint Bruno vers le Lac Saint Jean, côté nord ouest, ne sera pas complété avant au moins cinq ans. Rien n’indique non plus que les travaux de cette route divisée vers La Baie seront complétés avant les élections de 2026. Et les 4 kilomètres de la route 170 à l’Anse Saint Jean, dont le prix a bondi de 32 à 39 millions $, devront attendre jusqu’en 2029.
PAUSE POUR LE PQI
En plus, selon certaines informations rendues publiques, il semble qu’on puisse repousser la réalisation de 32 projets planifiés dans le Plan québécois des infrastructures (PQI). Parmi ces projets, deux touchent particulièrement l’agglomération de Chicoutimi Jonquière : la construction du nouveau bloc opératoire de l’hôpital de Chicoutimi, dont les travaux préparatoires sont amorcés, et l’agrandissement de l’hôpital de Jonquière.
Pour l’hôpital régional de Chicoutimi, il s’agit d’un investissement d’un demi milliard de dollars, annoncé en 2022, comprenant 14 salles d’opération et 21 salles de réveil ainsi qu’un stationnement à étages déjà en construction.
Pour l’hôpital de Jonquière, on annonçait en 2018 des travaux de 32 millions $ pour l’agrandissement et le réaménagement de l’urgence. Une fois mise à jour, l’évaluation complète nécessiterait un investissement de 75 millions $. Mais ces travaux figurent parmi les projets reportés du PQI et, jusqu’ici, personne n’a encore confirmé leur réalisation dans un avenir rapproché.
MENACES TARIFAIRES
Avec les augmentations salariales de 17,4 % pour cinq ans, accordées aux employés du secteur public, et les investissements prévus aux infrastructures québécoises, il fallait s’attendre à une décote de Standard & Poor’s. Cette société de notation financière internationale trouve le gouvernement de la CAQ trop généreux. Elle a abaissé la cote de crédit du Québec, ce qui signifie que le gouvernement devra payer des intérêts plus élevés pour ses éventuels emprunts.
Depuis le tout début de ce mois d’avril plane la menace de notre voisin du Sud et touche de plein fouet notre économie régionale, la plus menacée de la province en raison de sa grande concentration d’usines d’aluminium. Les tarifs américains de 25 % sur le métal gris ne soulèvent pas encore trop d’inquiétude chez les fabricants d’aluminium, mais toucheront vraisemblablement les transformateurs de la région comme ceux du reste du monde.
Et l’industrie du bois d’œuvre, déjà touchée par une taxe douanière, est frappée d’un nouveau tarif de 25 %, exposant nos travailleurs de la forêt à des arrêts de travail. Reste à espérer qu’un nouveau gouvernement puisse en venir à une entente satisfaisante avec notre voisin du Sud pour que mai entrouvre la porte sur un nouvel équilibre commercial.