Alors que la loi 2 adoptée sous bâillon est contestée de part et d'autre, le CIUSSS du Saguenay-Lac-Saint-Jean perd l'un de ses deux chirurgiens plasticiens.
En effet, le Dr Francis Meunier, qui est aussi fondateur de l'Institut de chirurgie plastique du Saguenay, a annoncé sa démission le 24 octobre dernier. Ce dernier explique que cette décision découle d'un long cheminement au cours duquel il a tout mis en oeuvre pour trouver des solutions durables. Il souhaite maintenant retrouver un équilibre entre sa vie personnelle et professionnelle, après une surcharge prolongée devenue difficile à soutenir.
« C’est une décision extrêmement difficile, possiblement l’une des plus douloureuses de ma carrière. Je suis profondément attaché à mes patients, et c’est précisément pour eux que je me dois d’être honnête : la pression que je vis depuis des années n’est plus viable », explique le Dr Meunier.
Dr Meunier tient à préciser que cette décision ne découle pas d’un conflit ni d’une pression de la direction du CIUSSS, qui s’est toujours montrée collaboratrice et proactive dans la recherche de solutions. Les relations professionnelles demeurent cordiales et respectueuses. Le défi majeur reste le même : la rareté persistante de chirurgiens plasticiens en région, qui rend la charge de travail intenable à long terme.
« J’ai accompagné plusieurs centaines de patients au fil des ans, et je porte chacun d’eux à cœur. Je veux qu’ils sachent que cette décision n’est pas un abandon de ma communauté médicale. Je souhaite sincèrement que la situation s’améliore et je resterai ouvert à collaborer et à partager mes connaissances avec la communauté. »
Dorénavant, le Dr Meunier concentrera ses efforts dans sa clinique. Il est conscient que ce changement entraîne certaines préoccupations pour les patients. D’ici le début janvier, les patients concernés recevront donc une correspondance personnalisée selon leur situation clinique.
Rappelons que depuis plusieurs années, seulement deux chirurgiens plasticiens, se partagent les gardes de tout le territoire du Saguenay en plus d’un large territoire allant de Chibougamau jusqu’à Baie-Comeau. Les gardes sont de plus en plus exigeantes, offrant peu de répit et exerçant une pression accrue sur les ressources. Cette situation perdure malgré les efforts répétés pour attirer de nouveaux professionnels en région.