Avec les importantes précipitations qu’a reçues le Saguenay-Lac-Saint-Jean ces derniers mois, la cueillette de champignons sauvages à travers la région est à son apogée. Les récoltes sont bonnes en forêt et le seront encore davantage cet automne. La chanterelle se retrouve notamment en plus grande quantité cette année.
C’est ce qu’affirme Francis Leblanc, propriétaire de l’entreprise productrice de champignons Primordium et cueilleur de produits forestiers depuis près de 15 ans.
« La saison se passe assez bien jusqu’à présent. C’est certain qu’il y a plusieurs espèces de champignon et qu’il faut prendre en compte qu’elles ont leur propre cycle de fructification, ce qui fait qu’il y a des conditions précises à respecter comme les chocs thermiques avec la température. C’est de cette façon que le champignon va apparaître. Je dirais aussi que depuis la fin de juin, la chanterelle est quand même assez présente et abondante. On peut la cueillir jusqu’en octobre, voire début novembre », explique-t-il.
Même sans averses, de nombreuses espèces poursuivent leur développement. C’est le cas du champignon homard, qui gagne du terrain depuis un moment déjà. Son apparition se fait plus souvent vers la mi-juillet et au début d’août.
« Les nuits étant plus froides à la fin d’août et au début de septembre, donc dans la période actuelle. On peut entre autres voir de plus en plus la chanterelle en tube. On remarque aussi la présence accrue de limaces, ce qui fait qu’il n’y a pas beaucoup de bolets cèpes, ils sont un peu plus rates cette année », précise M. Leblanc.
Le gouvernement du Québec rappelle par ailleurs que des intoxications liées à la consommation de champignons sauvages sont signalées chaque année. À la récolte, la prudence est de mise et l’utilisation des guides d’identification québécois ou canadiens est conseillé.
Le retour des trousses de culture
Cette année marquera également le grand retour des trousses de culture de champignons. Rappelons que le projet avait été instigué au Saguenay par l’entreprise Cultura en 2023 et avait été créé dans le but d’aménager des plates-bandes avec des champignons comestibles. Francis Leblanc reprendra les opérations au courant des prochains mois.
« On aura à vendre une toute nouvelle trousse de culture, qui sera distribuée dans les épiceries et dans quelques magasins. Le produit sera constitué de sciures de bois auxquelles on ajoute de la semence de champignon. Après une dizaine de jours, les champignons peuvent être récoltés et cuisinés », précise-t-il.
La récolte de champignons gagnant du terrain auprès de nombreux néophytes depuis la pandémie, les demandes explosent maintenant pour les trousses d’initiation à la culture.
« J’avais fait l’annonce une journée à l’avance, puis j’avais déjà 20 intéressés. Mais autant pour les enfants que pour les adultes, c’est toujours impressionnant de voir pousser les champignons étant donné que ça peut doubler ou tripler en taille à tous les jours selon la condition dans laquelle ils sont élevés. »
Un jeu pour un Québec nourricier
Le mouvement Mycoruche, qui prône l’éducation, l’écologie, l’entrepreneuriat social et auquel Francis Leblanc est associé, a lancé une campagne GoFundMe afin de réaliser le jeu Champitopia, un jeu de société stratégique et éducatif conçu entièrement au Québec. Le jeu est déjà finalisé et prêt à être imprimé.
Les organisateurs vise une levée de fonds initiale de 20 000$ à 100 000$ pour enclencher la phase 1 du projet, qui comprend la production et la distribution de 1000 jeux (prévente déjà en cours), la création d’une structure légale (OBNL ou entreprise sociale), une première campagne de conférences régionales et de mobilisation populaire, l’élaboration d’un dossier pour accéder à des subventions majeures et le démarchage auprès de grands investisseurs intéressées à soutenir un projet ayant un impact social et environnemental positif. Les responsables gardent bon espoir que le jeu voit le jour éventuellement.