Un jeune avocat bien connu, natif de Chicoutimi où il demeure et pratique toujours, sera le prochain bâtonnier du Québec. Marcel-Olivier Nadeau a été élu par acclamation président du conseil d’administration du Barreau le 25 mars dernier et souhaite notamment améliorer l’accès à la justice.
Me Nadeau entrera officiellement en fonction le deux juin prochain pour un mandat renouvelable de deux ans. Il succédera à Catherine Claveau à la tête de l’ordre professionnel des avocats, qui regroupait 31 200 membres le premier avril dernier.
L’avocat spécialisé en litige civil de 40 ans est associé au bureau de Saguenay chez Cain Lamarre et membre du Barreau depuis 2010. Marcel-Olivier Nadeau est aussi actuellement vice-président du Barreau et a occupé le poste de bâtonnier de la région en 2020-2021.
Il devra délaisser la pratique du droit pour son nouvel emploi à temps plein, mais le père de famille compte principalement travailler à partir de Saguenay. Et se dit très fier de devenir le prochain bâtonnier.
« C’est un privilège de présider notre ordre professionnel, souligne-t-il en entrevue. C’est exaltant! Je suis plus déterminé que jamais à servir les citoyens et citoyennes du Québec! »
Principaux défis
Appelé à préciser les principaux défis qu’il entend relever, Marcel-Olivier Nadeau répond qu’il veillera à s’assurer que le public reçoit les services auxquels il a droit et facilitera l’accès à la justice.
« Je suis parfaitement conscient qu’en matière de justice civile et familiale par exemple, les délais sont trop longs et entraînent des coûts importants, notamment pour les gens de la classe moyenne. Je veux regarder avec nos partenaires de la justice comment on pourrait simplifier la preuve et la procédure, améliorer les processus pour diminuer les délais. »
Le prochain bâtonnier souhaite également lancer ce qu’il appelle une grande corvée en matière de délais aux petites créances.
« Dans plusieurs régions, ces délais dépassent deux ans et dans certaines près de trois ans, pour des créances de moins de 15 000$. On a franchi un seuil où il faut vraiment agir. Voir ce qu’on pourrait mettre en place comme programme temporaire de médiation et d’arbitrage et le proposer aux gens qui attendent leur tour sur les rôles actuellement. Procéder d’une autre façon et en une journée, faire une courte médiation afin de tenter de régler des dossiers. »
Judiciarisation des itinérants
La judiciarisation des personnes en situation d’itinérance l’inquiète également.
« Je propose de voir en amont tout ce qu’on peut faire pour l’éviter. Je pense qu’on pourrait en faire plus. Lorsqu’on leur remet une multiplication de constats d’infraction, ça mène parfois à des peines d’emprisonnement. C’est regrettable parce que ces gens-là ont déjà plusieurs problématiques, souvent de santé mentale. »
En terminant, Marcel-Olivier Nadeau indique qu'il compte faire une tournée provinciale l’an prochain.
« Je veux rapprocher le Barreau de la population et asseoir à une même table tous les intervenants de la justice dans les régions. On inviterait aussi les intervenants communautaires qui travaillent en amont en matière de logements, d’itinérance, etc. Si on se rapproche des milieux communautaires, on se rapproche de la population. »