Les préfets des différentes MRC du Saguenay-Lac-Saint-Jean ont fait part de leurs demandes en ce qui concerne les travailleurs étrangers temporaires. C’est le président de la Conférence régionale des préfets (CRP), Louis Ouellet, qui a partagé ces demandes, ce jeudi, dans l’usine de l’entreprise Canmec.
Les demandes des MRC, qui s’adressent principalement au gouvernement fédéral, mais aussi au provincial, se divisent en trois points.
La première demande est de rétablir la durée maximale d’emploi des postes à bas salaire à trois ans. M. Ouellet explique en quoi cela aide les entreprises.
« Les entreprises ont besoin d’une prévisibilité, et si on veut que ces travailleurs-là puissent éventuellement s’intégrer à notre société, ça prend un minimum de temps pour que ça puisse se faire. Pour eux, l’incertitude de changer la donne au gré du vent, ça n’a aucun sens. »
Le deuxième point présenté par le président de la CRP est de rétablir à 20% la limite du nombre de travailleurs étrangers temporaires dans des postes à bas salaire pour les régions avec un bas taux de chômage.
« Le taux de chômage chez nous est très bas, notre population est vieillissante, on a besoin de ces travailleurs pour notre développement économique, mais aussi pour faire en sorte d’avoir une vitalité sur le territoire. On a besoin d’intégrer des nouveaux arrivants chez nous, et une fois que c’est gens-là sont en place, la francisation peut commencer etc. », mentionne M. Ouellet.
Le principal intéressé affirme que les MRC sont prêtes à accueillir ces nouveaux arrivants, mentionnant qu’elles n’ont aucuns enjeux liés à l’espace, aux places dans les écoles ou dans les hôpitaux. Le dernier point vise à limiter l’augmentation du salaire médian des mêmes postes à bas salaire. Louis Ouellet explique qu’au Québec, les salaires sont liés aux conventions collectives, et que parallèlement, nombreuses sont les entreprises qui paient des avantages sociaux. Ces avantages, appelés “bénéfices marginaux”, s’ajoutent aux salaires.
« Les bénéfices marginaux qui sont assumés par les entreprises sont quand même assez élevés, on a des conventions collectives dans lesquelles on ne peut pas donner des salaires qui sont supérieurs à ce que les conventions collectives donnent. Il faut donc absolument que les gouvernements comprennent bien les régions, et que notre développement économique passe par ces travailleurs étrangers temporaires. »
Le président de Canmec, Alexis Fortin, partage l’impact de ces mesures sur les travailleurs temporaires qu’il emploie présentement.
« Gardons les acquis pour les personnes qui sont ici. On a plusieurs personnes qui devront renouveler leurs permis prochainement, et c’est un élément stressant pour eux. Pour nous, c’est vraiment un frein à développement-là, parce qu’on a de belles entreprises régionales qui ont besoin de cette main-d’œuvre », insiste M. Fortin.