La dernière réunion publique du conseil municipal de Saguenay mardi dernier a encore une fois donné lieu à des échanges parfois houleux entre les élus. Et elle a duré près de quatre heures parce qu’en plus, l’ordre du jour était chargé.

C'est une proposition du conseiller de Chicoutimi-Nord, Serge Gaudreault, qui a mis le feu aux poudres et rendu mal à l'aise plusieurs de ses collègues autour de la table. Ce dernier tenait mordicus à faire adopter une résolution pour que la Ville traite plus rapidement les réclamations des citoyens du secteur Valin qui ont subi plusieurs refoulements d’égouts l’été dernier.

Même si l’assistant-greffier Jimmy Turcotte a indiqué que les demandes de réclamations de ces citoyens étaient toujours en traitement, le conseiller est revenu à la charge plusieurs fois. Le délai d’attente de six mois est sur le point d’arriver à échéance, a-t-il insisté, et ils devront par la suite engager un avocat pour poursuivre la Ville selon lui.

« On parle de 53 citoyens, ce sont mes citoyens et c’est important. Depuis cinq mois, ils n’ont pas eu de nouvelles de la Ville et c’est inacceptable. Ils ont subi des sinistres et des préjudices monétaires. Il ne faut pas attendre et remettre ça constamment. »

Ajournement

La réunion a ensuite été ajournée durant près d’une heure par la mairesse Julie Dufour afin de permettre aux élus d’en discuter à huis clos et de faire des vérifications auprès du service juridique. Lorsque les élus sont revenus dans la salle de l’hôtel de ville, la mairesse n’était plus là puisqu’elle avait d’autres engagements. L’assistant-greffier a alors précisé que la résolution proposée était irrecevable.

« Le conseil de ville ne doit pas s’immiscer dans les dossiers de réclamation, a mentionné Jimmy Turcotte. Ça ne lui appartient pas d’exiger qu’on priorise certains dossiers au détriment d’autres. On a reçu plus de 600 dossiers dans la dernière année et chacun d’eux est traité de manière équitable. »

Arrêter de virer en rond

Les discussions se sont quand même poursuivies autour de la table, ce qui a fait bondir le conseiller Claude Bouchard.

« Moi, je ne voterai pas pour quelque chose qui est irrecevable. Ça ne veut pas dire qu’on n’a pas de pitié envers les citoyens. À un moment donné, même si on en parle jusqu’à quatre heures et demie, elle sera irrecevable pareil. Il faut arrêter de virer en rond! »

La résolution a finalement été soumise au vote et a été rejetée. Interrogé après la réunion, le maire suppléant Michel Potvin a rappelé que les élus doivent respecter les avis juridiques, même s’ils sont sensibles à la situation vécue par leurs citoyens.

« Pourquoi les citoyens de Valin passeraient par exemple avant ceux de Rivière-du-Moulin? Il y en a eu à Arvida aussi. Tout le monde doit être traité égal. En ce moment, Valin est en expertise par des ingénieurs et des spécialistes, parce que c’est une zone problématique. Par la loi, on est lié à six mois. Mais si on fait l’expertise et qu’on trouve les causes entre le sixième et le septième mois, on n’est pas fous à temps plein. On va être capables de régler. »