Samedi, 13 décembre 2025

Économie

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Déneigement

Une année en amortit une autre

Le 05 mars 2024 — Modifié à 13 h 16 min le 05 mars 2024
Par Maxime Hébert-Lévesque - Journaliste

Le phénomène météorologique El Niño nous fait cadeau d’un hiver doux. Les bordées de neige sont peu nombreuses et l’accumulation au sol est faible. Pour les entrepreneurs en déneigement, il s’agit d’une année tranquille qui compense pour les précédentes.

Au Québec, les contrats de déneigement sont, pour la plupart, déterminés par un prix fixe en début de saison.

« On ne peut pas rembourser l’ensemble des clients une année parce qu’il neige peu. Comme on ne peut pas charger davantage au cours d’une saison puisqu’il neige plus que la normale », souligne Carl Gauthier, le propriétaire des Entreprises Gauthier, qui explique qu’il y a deux ans, la saison s’est faite à perte en raison des précipitations abondantes.

Cette année, l’entrepreneur qui compte une soixantaine d’employés et une flotte de 150 machines spécialisées croit être en mesure de réaliser quelques économies sur le carburant.

« Je sais qu’on ne fera pas pleurer personne sur notre sort, mais nos coûts ne sont pas nuls parce qu’il ne neige pas. La réalité de notre marché fait en sorte que les employés travaillent souvent à heures garanties, c’est-à-dire qu’ils reçoivent leur paye même s’il n’y a eu aucun travail de ramassage », précise-t-il.

Carl Gauthier mentionne en outre que les prix de la machinerie ont explosé lors des dernières années.

« Le prix des tracteurs a doublé, voire triplé, depuis trois ans. Une gratte comme celle qu’on utilise pour déneiger le stationnement d’une épicerie coûte jusqu’à 8 000 $ par mois en termes. Ensuite, tu dois ajouter le carburant, le temps homme, le sel, le sable, etc. Les firmes d’assurance pour couvrir les activités de déneigement ne courent pas les rues non plus. Par année, c’est près de 200 000 $ que l’assureur me coûte. »

Pour ce propriétaire d’entreprise, un hiver doux de temps en temps est salutaire.

Gonfler la réserve neige

Depuis 2022, Saguenay a repris à l’interne le déneigement de 75% de son territoire. À l’époque, la Ville jugeait qu’il était plus rentable financièrement de gérer le service que de le sous-traiter au secteur privé.

« C’est surtout sur le ramassage de neige qu’on économise cette année. Le budget annuel tourne autour de 19 millions. Il y a des années où le ramassage à lui seul peut coûter jusqu’à six millions de dollars. Cette année, nous n’atteindrons pas ce montant-là », explique le président de la commission des travaux publics de Saguenay, Jimmy Bouchard.

L’élu ajoute que les surplus, selon la politique fiscale de la Ville, devront en partie être déposés dans des réserves budgétaires.

« En reprenant une partie du déneigement en régie, on vient lisser notre courbe de variation. J’ai plus de prévisibilité de cette façon qu’avec un privé qui m’aurait chargé un montant X en début d’année peu importe la quantité de neige. »

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