Jeudi, 12 septembre 2024

Culture

Temps de lecture : 2 min 7 s

Questions et réponses avec Johnny Doré 

« Être dans un milieu marginal amène à la marginalité »

Jean-François Desbiens
Le 03 août 2024 — Modifié à 10 h 00 min le 03 août 2024
Par Jean-François Desbiens - Journaliste

Dans cette édition du Réveil, nous vous proposons à nouveau une entrevue avec une personnalité de la région pour en savoir davantage sur son parcours. Cette semaine, l’organisateur de salons d’animaux exotiques Johnny Doré a accepté de répondre à nos questions. 

Vous avez organisé jusqu’à maintenant 39 salons d’animaux exotiques un peu partout, de Québec à Gatineau, en passant notamment par Drummondville, Brossard et Trois-Rivières. Mais ce n’est plus le cas à Saguenay. Pourquoi? 

Les coûts de location d’espaces ont beaucoup trop augmenté. Quand j’ai fait mon premier salon, l’aréna de l’UQAC venait d’être construit et le prix était abordable. Au fil des ans, de 2012 à 2019, ils ont fortement augmenté et se sont multipliés par 6. Lors du dernier, les coûts étaient beaucoup trop élevés. C’était plus cher de louer l’aréna de l’UQAC que le stade olympique et ce n’est pas logique. C’est dommage et ironique, parce qu’on attirait plus de monde qu’Expo-habitat et Expo-nature réunis. Durant la dernière édition, on avait reçu 24 200 visiteurs. Je me suis fait proposer la zone portuaire, mais c’est beaucoup trop petit. J’ai pensé à en faire un au Centre Mario-Tremblay, où le prix est raisonnable, sauf que les gens se déplacent surtout d’Alma à Saguenay, mais pas l’inverse. 

Vous êtes natif de Chicoutimi, vous avez 41 ans et vous êtes biologiste de formation. Votre amour des animaux a dû commencer tôt. 

Très jeune, j’ai vu mon oncle, le propriétaire actuel du Zoo de Falardeau, soigner des animaux blessés et ça m’a rejoint. À l’âge de 12 ans, je suis devenu membre d’un club d’entomologie (étude des insectes). Pendant 10 ans, j’ai aussi fait beaucoup d’excursions qui m’ont fait découvrir des plantes, des oiseaux, etc. De 14 à 29 ans, j’ai aussi donné 800 conférences dans des écoles. En 2010, j’ai présenté une grosse exposition au Musée du Fjord sur les fourmis. J’ai voulu évoluer dans le même secteur d’activités. 

À quoi attribuez-vous le succès de vos salons d’animaux exotiques? 

Quand j’ai organisé le premier, j’étais convaincu que ce serait un flop, mais j’ai essayé. Ça a été un succès et je n’ai jamais connu de flop par la suite. Les animaux, c’est une thématique gagnante et j’essaie constamment d’innover. Ce qui me rend fier, c’est qu’à ce jour, je n’ai jamais eu de constat d’infraction du ministère de la Faune. Les lois ont changé depuis 2018 et sont beaucoup plus sévères qu’auparavant. Pour moi, c’est un avantage parce que je n’aurai jamais de compétiteurs.  

Vous êtes aussi chanteur, vous vous promenez en limousine et vous ne passez pas inaperçu avec votre long manteau, votre chapeau et votre cigare au bec. Pourquoi? 

Le fait d’être dans un milieu marginal amène à la marginalité. Sur le plan de l’accoutrement, j’ai des intérêts un peu hors normes. Je suis chanteur, dans des mariages par exemple, mais je n’ai pas la prétention de dire que je suis bon. Ma limousine, ce n’est pas pour faire des contrats. Par contre, j’invite souvent des gens à y entrer pour vivre l’expérience et j’en ai connus beaucoup comme ça. C’est aussi mon cigar-room! 

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