La soprano Marie-Ève Munger, native de Saint-Jean-Eudes, dans le secteur d’Arvida à Jonquière, peut se targuer de jouer dans les plus grandes salles d’Opéra d’Europe. Celle qui ne cesse d’impressionner depuis le début de carrière s'est forgé une solide réputation à l’international pour ses « coloratures d'une aisance désarmante... préservant toujours la chaleur du timbre », comme le soulignait Opéra Magazine.
Parmi les grands opéras fréquentés par la chanteuse, on compte des maisons telles que La Scala de Milan, le Liceu de Barcelone, le Lyric Opera de Chicago, La Monnaie de Munt à Bruxelles, le Festival d'Aix-en-Provence, l'Opéra National du Rhin, l'Opéra-Comique de Paris, le Minnesota Opera et l'Opéra de Marseille, entre autres.
« Depuis le début de ma carrière, il y a quinze ans, j’ai chanté assez tôt en Europe. J’ai eu la chance de gagner le premier prix au concours international de Marmande en France, ç’a vraiment été l’élément déclencheur de ma carrière et ça m’a vraiment propulsée en Europe », mentionne la chanteuse.
La soprano lyrique colorature, qui signifie dans le jargon musical « une voix virtuose agile, vite et aiguë, qui peut également soutenir des lignes plus amples », mentionne être tombée en amour avec le chant lyrique assez tard dans son cheminement.
« Le véritable déclic s’est fait au Cégep d’Alma, grâce à une professeure, Lise Gaudreault, qui m’a fait découvrir le chant classique et qui m’a aidée à vraiment développer l’instrument qu’est ma voix. Ensuite, j’ai décidé de me donner les moyens de réussir et j’ai continué ma formation musicale à l’université », souligne l’artiste.
L’histoire d’amour entre Marie-Ève et le chant lyrique est d’ailleurs multifactorielle.
« C’est vraiment le théâtre qui m’a accrochée dans l’Opéra, le fait d’incarner de vrais personnages, j’y ai vu une vraie liberté. La quête de la performance physique, qu’une voix humaine soit capable de chanter par-dessus un orchestre de 80 musiciens dans une salle de 3 000 personnes sans micro, c’est assez incroyable la puissance et la maitrise que ça prend », ajoute-t-elle.
Une affaire de famille
D’affirmer que le talent est une affaire de famille pour les Munger est un euphémisme. En effet, Gisèle Munger, la mère de Marie-Ève, a pratiqué le chant pendant plusieurs années. Cette dernière a depuis laissé de côté l’art scénique pour se concentrer sur la direction d’un chœur musical régional. Le chœur Dal Segno fête d’ailleurs ses 25 ans cette année.
« J’ai fondé la chorale à ma retraite du milieu de l’enseignement en 1999. Ça a commencé avec un groupe de retraités de l’enseignement, mais on est ouvert à tous maintenant, et on chante principalement de la musique populaire et du folklore d’expression française », mentionne Gisèle Munger.
Le chœur qui regroupe des chanteurs d’un peu partout dans la région présentera d’ailleurs un spectacle le 17 décembre, à 14h30, à l’église Saint-Mathias d’Arvida.