Culture

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Exposition Éroder l’oubli : Une métaphore du sel sur l’empreinte du temps

Le 19 janvier 2022 — Modifié à 17 h 07 min le 19 janvier 2022
Par Marie-Ève Lavallée

Du 12 janvier au 2 février, La Galerie L’Œuvre de l’Autre de l’UQAC fait place aux œuvres de Dorine Goergen. Dans l’exposition  Éroder l’oubli, l’artiste laisse opérer la chimie du sel de mer éclairant sous un nouveau jour ses archives familiales.

Étudiante à la maîtrise en Arts, Dorine Goergen expose son projet final de recherche-création dans un corpus de quatre œuvres introspectives et personnelles.

La chercheure d’origine française avait envie d’interroger davantage les concepts de mémoire et d’oubli comme catalyseur de création.

Elle souhaitait également aborder la dégradation de la mémoire de façon plus positive. Pour l’artiste, il était important de ne pas dissimuler les absences parfois inévitables dans le processus de remémoration.

Dimension affective

La démarche revêt un caractère intime lié à sa grand-mère maternelle emportée par la maladie d’Alzheimer.

« Mon rapport aux archives et à la mémoire part de là. Je me souviens que lorsque nous la visitions, nous devons toujours emporter des photos pour lui rappeler des évènements et discuter avec elle. À la fin, les murs de sa chambre étaient complètement recouverts de photographies. »

Cristallisation

La salle d’exposition chaudement tamisée déploie un univers créé à partir de sel et de l’un de ses seuls souvenirs familiaux : une cassette VHS de 1998.

Aux murs et suspendues dans les airs, des photos souvenirs gorgées de sel reflètent la lumière. Parfois, on peut voir des silhouettes vides comme un trou mnésique.

Au fond de la pièce, des personnages anonymes défilent doucement sur une dentelle murale.

Pour arriver à ce résultat, l’artiste a utilisé un processus singulier suivant plusieurs étapes.

« J’ai numérisé la cassette VHS de souvenirs d’enfance pour faire un travail de découpage de certaines personnes image par image. Je me suis servie également de tissus, de papiers calques et de photographiques que j’ai ensevelis dans le sel pendant plusieurs semaines ».

Le récit de l’œuvre est une métaphore du sel qui peut à la fois sauvegarder et détruire les archives. De plus, son effet cristallisant sur la matière évoque la persistance de certains éléments de notre mémoire qui se figent et résistent au temps.

Enfin, grâce à une bourse du Centre Sagamie, Dorine a pu explorer les arts numériques. Un médium qu’elle souhaite exploiter dans le futur.

 

 

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