Discrètement, la région voit un projet, préparé de longue date par l’équipe de Promotion Saguenay, vouloir se concrétiser ailleurs. Les médias nous apprennent que l’usine de gaz naturel liquéfié, originellement prévue pour se construire dans le parc industrialo-portuaire de Grande-Anse, s’établirait à Baie-Comeau.
Un projet de plusieurs milliards de dollars élaboré à Saguenay depuis 2010, rejeté par tous les gouvernements en 2021, trouverait refuge sur la Côte-Nord, à Baie-Comeau. Cette ville progressiste qui nous fait la barbe non seulement sur la patinoire de notre centre Georges-Vézina, mais sur le plan du développement économique.
GNL 02
Le contexte géopolitique actuel et l’évidente obligation du Canada de trouver de nouveaux marchés pour s’affranchir de notre dépendance envers les États-Unis font ressurgir le mégaprojet de GNL. Dans une version révisée par la filiale de la Norvégienne Marinvest Energy, on retrouve donc la construction d’un gazoduc de plusieurs centaines de kilomètres au Québec, qui irait se connecter au réseau canadien de TC Énergie pour alimenter une usine de liquéfaction. La réalisation comprend également l’aménagement d’un terminal maritime permettant l’exportation vers les pays européens. Ces pays qui ne demandent pas mieux pour suppléer aux fournisseurs russes de pétrole brut et pour remplacer les usines de charbon.
LA CAQ PROMET D'EXAMINER
Le gouvernement d’Ottawa, sous Justin Trudeau en 2021, et l’actuel gouvernement de la CAQ, en 2022, avaient rejeté le projet saguenéen de GNL. Pour un, le premier ministre québécois, François Legault, promet cependant d’examiner le projet de Baie-Comeau. Sur son site web, on note qu’on est en plein essor économique là-bas, où le port sur le Saint-Laurent accueille déjà plusieurs partenaires économiques, notamment en matière de minéraux critiques et stratégiques, ainsi que d’hydrogène vert. Le plus important, on compte sur l’appui indéfectible de la communauté. Si on effectuait un sondage, en dehors de la région métropolitaine de Montréal, fort à parier que l’approbation atteindrait des sommets.
PROJET SAGUENÉEN
Pendant ce temps, à Saguenay, le projet GNL Québec fait les manchettes pour avoir intenté une poursuite de 1 milliard de dollars, en 2023, envers le gouvernement fédéral. Une action internationale pour obtenir cette compensation du gouvernement fédéral, litige soumis au Centre international pour le règlement des différends relatifs aux investissements du Groupe de la Banque mondiale. Le gouvernement Legault n’est pas épargné non plus. On l’accuse d’avoir « illégalement instrumentalisé » le processus environnemental afin de répondre à son programme politique, peut-on lire dans le document faisant état de cette action.
Les audiences doivent se tenir de nouveau en décembre prochain. D’ici là, Marinvest Energy profite du contexte favorable actuel pour avancer ses pions et mettre en place les structures nécessaires à la réalisation d’un projet rejeté chez nous par nos élus de tous les niveaux gouvernementaux et par les forces écologistes.