Chroniques

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Trop de réunions, pas assez de solutions

Le 29 mai 2025 — Modifié à 09 h 00 min le 29 mai 2025
Par Richard Banford

J’étais en train de jaser avec l’ex-maire de Saguenay, Jean Tremblay, récemment de passage au studio du 92,5, lorsque, par hasard, passe près de nous un conseiller municipal de la présente administration Dufour. Salutations d’usage, puis le maire retraité lance au conseiller : «Vous travaillez combien d’heures par semaine?»

J’ai côtoyé Jean-Gabriel Tremblay (de son véritable prénom) pendant un peu plus de 10 ans durant son passage à la mairie de la ville de Saguenay. J’étais habitué à ce type de réactions spontanées et directes, qui ne laissent jamais aux interlocuteurs d’autre choix que de trouver une réponse authentique.

DIX HEURES PAR SEMAINE

Devant le conseiller, qui affirme devant l’ex-maire que son travail lui prend au-delà de 30 heures supplémentaires de travail par semaine, la réaction ne tarde pas: «Du temps où j’occupais la mairie, je demandais aux conseillers de consacrer tout au plus 10 à 15 heures à la ville par semaine. Pour ma part, je travaillais rarement plus de 25 heures par semaine», lance-t-il en me prenant à témoin, l’ex-maire, devant le conseiller médusé.

Alors pourquoi a-t-on l’impression que rien ne va plus aujourd’hui à Saguenay? Selon mon ex-patron, ce n’est pas parce que les conseillers ne consacrent pas assez de temps et d’efforts. C’est qu’ils en mettent trop à assister à des comités, des commissions, des CA, des tables, etc. On discute beaucoup, mais on ne fait jamais l’unanimité sur les solutions.

CENTRE-VILLE DÉSAFFECTÉ

Le centre-ville de Saguenay, dans l’arrondissement de Chicoutimi, constitue un bel exemple de dossier immuable qui trône au sommet des projets non encore réalisés. Pour meubler cet espace déserté par les commerces qui s’y étaient installés depuis des décennies, la conseillère du district, Mireille Jean, a organisé des rencontres citoyennes et lancé des appels aux rassemblements durant une partie de l’hiver. Toutes ces consultations ont abouti à l’annonce récente d’un changement de vocation pour une partie de la rue Racine, artère principale de ce centre-ville disloqué.

Un résultat aussi inattendu qu’insignifiant qui, non seulement, ne servira pas l’intérêt des citoyens, mais perturbera la circulation du secteur et paralysera ce qui reste de l’activité commerciale de ce vieux centre-ville.

L’ITINÉRANCE OCCULTÉE

Lorsqu’on cherche les causes de la dégradation du centre-ville, on évite de mettre en cause l’itinérance, un sujet tabou pourtant au cœur de la désertion de cette artère principale. Les dirigeants de la ville de Saguenay semblent vouloir balayer sous le tapis cette question pour se draper dans des promesses de revalorisation de la zone ferroviaire, connexe à la rue Racine. Du logement à prix abordable au condo de luxe, tout y passe. Mais jamais rien ne se concrétise.

De réunion en réunion, de comité en commission, on passe beaucoup de temps à discuter, à justifier un salaire qui n’a rien à voir avec un travail à temps partiel. Au bout du compte, à défaut de solutions, on s’en remet à des ressources externes. Du personnel dont les conseils coûtent cher et aboutissent souvent devant les tribunaux.

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