Chroniques

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Que vient faire Zambito dans cette galère?

Le 01 mai 2025 — Modifié à 09 h 00 min le 01 mai 2025
Par Richard Banford

La station de radio CKAJ, 92,5 a ajouté une couche de suspicion sur le procès de la mairesse de Saguenay, Julie Dufour, la semaine dernière. En dévoilant un message du controversé homme d’affaires montréalais, Lino Zambito (retransmis par le chef de cabinet de la mairesse Bruce Aziz), un questionnement s’imposait : que vient faire Zambito dans cette galère?

Délateur, vedette de la commission Charbonneau, copropriétaire d’une compagnie spécialisée dans les aqueducs, il a reconnu en 2012, devant la juge France Charbonneau, avoir été très actif dans le partage frauduleux de contrats. Il a plaidé coupable en 2015 de corruption, de fraude et de complot, et sa collaboration lui a valu de purger une peine en société de deux ans et un jour. Après avoir déclaré une faillite, il a redémarré en affaires et est devenu propriétaire de restaurants spécialisés dans les sushis.

ÉTRANGE MESSAGE
Dans son message paru sur Facebook, M. Zambito écrit qu’il serait à Chicoutimi le premier jour du procès de la mairesse pour supporter cette politicienne qui a le courage de faire le ménage à la ville de Saguenay. Effectivement, des témoins l’ont aperçu dans les couloirs du palais de justice au tout début du procès de la mairesse, sans plus. Difficile de retracer les liens qui le lient à l’accusée dans cette affaire, si ce n’est que Bruce Aziz, du cabinet de la mairesse, qui dit le connaître.

On sait aussi que le 17 juin 2017, il était de passage au Saguenay pour prononcer une conférence concernant la corruption qui sévit dans les municipalités du Québec. Dans un livre, dont il fait la promotion à cette date, il soutient que même dans les plus petites municipalités, les citoyens doivent rester vigilants pour contrer la corruption dans le domaine municipal.

LA POLICE DÉBARQUE
C’est d’ailleurs à la suite du passage de Zambito devant la Commission en 2015 que l’Unité permanente anticorruption (UPAC) débarque à Saguenay en 2016, cherchant des éléments d’enquête sur de présumés actes frauduleux. Idem chez Promotion Saguenay et à l’Office municipal d’habitation. Les policiers n’y trouvent absolument rien. On sort même avec des boîtes vides, pour donner plus d’effet à leur démarche dérisoire qui n’a jamais eu aucune suite.

Tout comme cette commission Charbonneau, qui a coûté une montagne de millions de dollars, le "show boucane" de la Sûreté du Québec a accouché d’une souris.

SILENCE RADIO
Dans son message FB (supprimé rapidement après sa publication), il souligne son admiration pour une politicienne comme Mme Dufour, qui veut faire le ménage à l’hôtel de ville. On ne peut exclure que Zambito fasse allusion à une liste noire que la mairesse aurait signalée à l’ex-mairesse Josée Néron, peu après que cette dernière eut porté plainte contre Julie Dufour.

Une liste où l’on retrouvait, entre autres, le nom de la greffière Caroline Dion, effectivement congédiée. Une hypothèse pas moins plausible que tous ces ouï-dire, que le juge Louis Duguay a repérés jusqu’ici dans les témoignages de la Défense au procès de Julie Dufour.

Mais rien pour relier la sortie "Jack in the box" de l’ex-vedette de cette téléréalité que nous a fournie cette iconique commission d’enquête.
 

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