Jeudi, 12 décembre 2024

Chroniques

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Zéro en quatre pour Saguenay

Le 24 juillet 2024 — Modifié à 13 h 45 min le 24 juillet 2024
Par Richard Banford

La nouvelle est tombée comme un coup de tonnerre. Sans autres explications, on nous apprenait que le ministère des Sports, Loisirs et Plein air (MSLPA) du gouvernement de Québec rejette les demandes de la ville de Saguenay relatif au programme PAFIRSPA. Zéro en quatre pour Saguenay et même en cinq si on ajoute le projet d’un complexe aquatique fort attendu présenté par l’université, appuyé par la ville.

Il aura fallu attendre la sortie médiatique du député Yannick Gagnon, adjoint gouvernemental de la ministre du MSLPA, Isabelle Charest, pour en connaître plus sur cette sévère décision qui n’a rien pour redresser le triste bilan de réalisation de l’administration de la mairesse, Julie Dufour.

Pas de note de passage

Tout d’abord, contrairement à ce qui circule dans les milieux officiels, le député Gagnon nous confirme qu’il avait en main les résultats depuis un certain temps. Puis, tombe le verdict. L’adjoint de Mme Charest nous apprend qu’aucune des demandes formulées par la ville n’atteint la note de passage. L’attribution des subventions se base sur un ensemble de critères auxquels Saguenay ne semble pas en mesure de répondre.

Du côté de l’hôtel de ville c’est la consternation, voire la colère. Plutôt que de mettre en doute la rigueur et la qualité des demandes, on cherche à imputer la faute aux représentants politiques de la région. Pourtant au moins 21 autres demandes d’organismes régionaux ont été acceptées par le gouvernement.

Représentation politique

Plusieurs conseillers de la ville de Saguenay misent sur la forte représentation politique, pour soutenir la demande de Saguenay, mais, voter du bon bord ne constitue pas toujours une garantie. Les exemples ne manquent pas.

Du temps où j’occupais une permanence au cabinet de l’ex-maire, Jean Tremblay, la région et particulièrement le territoire de la ville de Saguenay, était représenté par des élus du Parti Québécois, par des ministres et même un premier ministre. Pourtant, lorsque vient le temps d’activer le dossier de la route à quatre voies dans la réserve faunique des Laurentides, nos représentants du PQ nient cette priorité. Cette route panoramique qui, aujourd’hui, fait la fierté de toute notre région a malgré tout été construite par la persévérance du député fédéral, André Harvey, appuyé par l’ensemble des conseillers municipaux et de la population.

De même, peut-on attribuer la réalisation du quai des croisières de La Baie à la députation fédérale, dont le député, Jean-Pierre Blackburn. Durant mes dix années au cabinet du maire, jamais je n’ai vu les élus provinciaux de Chicoutimi et de Jonquière entrer à l’hôtel de ville pour rencontrer le maire Tremblay afin de débattre d’un dossier les concernant. Les collaborations d’Harvey et de Blackburn, par contre, ont été significatives et efficaces.

Cumul de déceptions

Ce refus global des demandes de Saguenay s’ajoute à la liste des inquiétantes décisions qui suscitent l’étonnement et la division au sein du conseil de ville de Saguenay. Le projet de 23 M $ pour la construction de 100 logements pour retraités, tombé entre deux chaises, le déménagement de logements prévus à Chicoutimi-Nord, mais qu’on transporte finalement à La Baie et le plan virtuel d’un centre-ville, étalé sur 15 ans, n’ajoute rien de concret à l’activité économique qui affiche des signes d’essoufflement à Saguenay.

On peut toujours compter sur Rio Tinto, qui investira près d’un milliard de dollars au cours des deux dernières années, mais rien ne garantit que ces investissements de modernisation contribueront à conserver tous les emplois lucratifs de cette multinationale, bien au contraire.

Alors, quand passent des occasions comme celle des 100 logements gratuits, qui s’est présentée par le biais de la fondation Luc Maurice, on ne peut pas lever le nez comme l’a fait l’administration de la ville de Saguenay.

Il n’est pas trop tard pour tenter de réparer l’erreur. Des gens s’y activent. Voici une occasion unique de montrer un peu de solidarité pour redresser un vaisseau où la mutinerie semble avoir gagné l’équipage.

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