Jeudi, 12 décembre 2024

Chroniques

Temps de lecture : 2 min 25 s

Le bon gars

Le 19 juin 2024 — Modifié à 11 h 43 min le 19 juin 2024
Par Mark Dickey

Le repêchage de la LHJMQ est maintenant chose du passé et celui de la LNH aura lieu à la fin du mois. Jadis, on disait souvent que dans une équipe de hockey, ça prend des petits maudits ou si vous préférez, des petits « criss » qui ne donnent pas dans la dentelle.
En 2024, c’est beaucoup moins vrai. Combien de fois le patron hockey des Saguenéens de Chicoutimi, Yanick Jean parle de l’importance d’avoir de bons individus ? Très souvent. Chez les professionnels, c’est encore plus vrai parce qu’un gars tout croche peut coûter très cher. Et je ne parle pas de frais d’avocats.


Les organisations professionnelles prennent le repêchage très au sérieux. Les qualités athlétiques sont évidemment en tête de liste. Le coup de patin, le jeu défensif, l’effort au jeu représentent des critères de premier ordre. Mais est-ce que le joueur visé est un bon gars ? Est-il bon à l’école, sans trop d’absences ? A-t-il déjà troublé l’ordre public ? Est-ce qu’il sort beaucoup avec ses chums et rentre tard le soir ? Ses parents, quel genre de monde sont-ils ? Ce sont toutes des choses que les organisations regardent en plus d’éplucher les comptes des réseaux sociaux du joueur visé.


Vous croyez que j’exagère ? Le jeune Trevor Connelly a tout le talent au monde pour être sélectionné parmi les 10 meilleurs joueurs lors de la prochaine séance de repêchage. Peut-être même top 5 mais je vous parie ma chemise, qu’au mieux, il sortira 20e. Il y a quelques années, Connelly a publié sur les réseaux sociaux une photo d’un de ses amis posant avec une croix gammée construite à partir de blocs d’enfants. Aux États-Unis, les mauvaises blagues nazies ne passent pas.


On l’accuse d’avoir utilisé des paroles racistes en plein match et tout récemment, au Championnat du monde des moins de 18 ans, il a écopé d’une très mauvaise pénalité pour coup à la tête en fin de 3e période.


Il est vrai qu’il est jeune et qu’il aura le temps de mûrir. Il est vrai aussi que tout le monde a droit à une 2e chance, mais, malgré tout son talent, pensez-vous que les Canadiens de Montréal prendront la chance de le réclamer avec le 26e choix ?


Alors que le mot « culture » est à la mode, que c’est si important d’avoir une bonne organisation et que le développement coûte cher, pensez-vous que beaucoup de clubs prendraient une chance avec Connelly ?


La tempête est passée, mais n’oublions pas que la sélection de Logan Mailloux n’a pas été facile pour les Canadiens.


En parlant des Canadiens, avez-vous remarqué que le nom du défenseur Jordan Harris est toujours présent dans les rumeurs de transaction ? J’ai l’impression que Harris sera à Montréal encore un bon bout de temps.


C’est vrai que sur la glace, il ne se démarque pas tant. Il fait tout bien, mais n’excelle dans rien. Je pense que c’est un excellent 5e ou 6e défenseur qui n’a pas encore terminé son développement.
C’est surtout un bon gars. La semaine dernière, lors d’un évènement caritatif à Montréal, il a été nommé personnalité de l’année. Il n’a pas demandé un sou pour ses frais de déplacement ni pour ses parents. Son capitaine, Nick Suzuki était présent. Un petit geste qui en dit long.

Plus tôt dans la saison, il a participé à un rassemblement avec 300 jeunes. Avec le sourire, il s’est assuré que les 300 aient son autographe ou leur photo. Ils ne sont malheureusement pas tous comme ça.
 

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