Lundi, 09 décembre 2024

Chroniques

Temps de lecture : 2 min 19 s

J’aime les patenteux

Le 25 avril 2024 — Modifié à 08 h 00 min le 25 avril 2024
Par Louis Potvin

Ils sont précieux. Indispensables. Des sauveurs. De plus en plus rares.

Les réparateurs de toute sorte, cordonnier, mécanicien, spécialiste en électroménagers, etc.

Dernier rempart avant de jeter un article encore potable aux poubelles.

Nous sommes tellement rendus programmés à jeter un article dès qu’il brise, car on pense qu’il va couter plus cher de le faire réparer qu’en acheter un neuf. On semble perdre le réflexe de se tourner vers un réparateur.

J’ai justement composé avec trois « dilemmes » au cours des dernières semaines. Jeter ou réparer ?

Mercredi soir sur l’heure du souper, ma fille se fait chauffer de quoi au micro-ondes. « Papa le micro-ondes ne marche plus ! Il va falloir en acheter un autre ! » « Euh, ouais ça regarde mal », je lui réponds. Après avoir hésité, je me dis que Jérôme Naud devrait être en mesure de réparer sans que ça coute une fortune.

Heureusement, il avait la pièce et ç’a couté au total 30 $ au lieu d’environ 150 $ pour un neuf. Comme les réparateurs se font rares, plusieurs auraient tout simplement jeté à la poubelle un micro-ondes qui a besoin d’une « switch » pour fonctionner à nouveau.

Exemple # 2. Un de mes fils arrive avec ses épaulettes de hockey en piteux état. « Je la tape, mais ça tient pu. »

Ça semble en effet difficile de recoudre la partie de l’épaule droite avec la présence de plastique et l’épaisseur du matériel. On fait quoi ? Une nouvelle paire ou une solution. Comme plusieurs le savent, des cordonniers, dont ceux de Dolbeau-Mistassini, font des miracles pour réparer ce type d’articles. Et les cordonniers sont de plus en plus rares alors qu’ils sont en mesure de redonner une seconde et une 3e vie à une paire de chaussures.

Tertio, les mécanos. Mon gars me téléphone pour dire qu’à Victoriaville, le garagiste n’est pas en mesure de réparer son vieux Honda afin de fixer le tuyau d’échappement qui est tombé. Trop de rouille. Je me suis dit : il doit y avoir une solution.

Deux semaines plus tard, alors qu’il vient à Saint-Félicien, je téléphone à Patrick Germain du garage Beaudoin et je lui expose le problème. Un de ses mécaniciens fait de la soudure. Résultat, mon gars va pouvoir rouler encore avec son bazou alors qu’il aurait dû le remiser si la police l’avait arrêté en raison du bruit causé par l’absence de « muffler ».

Finalement, même moi je me suis transformé en réparateur de ma machine à espresso, car le plus proche réparateur est à Chicoutimi. J’ai commandé les pièces sur internet et regardé une vidéo sur YouTube et hop la machine fonctionne à nouveau.

Tout ça pour dire que ces réparateurs sont précieux et qu’il faut saluer leur travail essentiel. Et aussi réfléchir à notre relation à la durée de vie de nos articles et objets.

Je me demande encore comme société pour quelle raison on accepte qu’un téléphone intelligent qu’on paye 1000 $ ne soit plus utilisable, car trop vieux après trois ans. Est-ce qu’on aurait la même « indulgence » avec un lave-vaisselle au même prix ?

J’espère qu’un jour une compagnie va développer un téléphone intelligent qui durera plus de 20 ans. Si on est assez bons pour aller sur la lune ou créer l’intelligence artificielle, on devrait avoir au moins l’intelligence de fabriquer des objets dont l’obsolescence n’est pas programmée.

Abonnez-vous à nos infolettres

CONSULTEZ NOS ARCHIVES