Dimanche, 28 avril 2024

Chroniques

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Deux poids deux mesures pour Northvolt

Le 19 mars 2024 — Modifié à 14 h 04 min le 19 mars 2024
Par Richard Banford

Combien coûte l’usine Northvolt au gouvernement québécois avant même que ne soit produite la première batterie électrique? Cette année seulement, au moins deux milliards (CAD) et bien plus pour concurrencer l’IRA (Inflation reduction act), de nos voisins américains. Et Ottawa ne reste pas en manque non plus avec près de 4,4 milliards investis pour la construction de l’usine suédoise sur le sol du Québec, en banlieue de Montréal.

Pas d’inspection, pas de BAPE, sur un terrain en plein milieu humide, lieu de nidification d’oiseaux précaires, qui disparaît sous des tonnes de terre. Le ministre québécois, Benoît Charrette, a expliqué cet aveuglement volontaire par une question de concurrence. Si Northvolt avait été soumise à un BAPE, elle se serait établie ailleurs qu’au Québec.

 

Lutte aux changements climatiques

On se rappelle que ces investissements gouvernementaux font partie du Plan pour une économie verte pour 2030. Mais avant Northvolt, on avait déjà investi du côté de Québec 15 G$ et on prévoyait gonfler jusqu’à 30 G$ l’investissement pour atteindre l’objectif de 2030 de la lutte contre les changements climatiques. Il faut prendre en compte les investissements nécessaires pour accompagner les grandes entreprises dans leur démarche de réduction d’émission de GES (gaz à effet de serre) et les besoins essentiels de production supplémentaire d’électricité pour atteindre la carboneutralité.

 

Northvolt à La Baie

Imaginons que Northvolt ait voulu s’installer à La Baie, à Saguenay. Aurait- elle obtenu le même appui de la part du gouvernement, ou aurait-elle connu le même sort que GNL, rejeté par la CAQ et son ministre de l’Environnement, Benoît Charrette? Pas sûr que les environnementalistes auraient accepté de la laisser occuper un terrain de la dimension de 18 terrains de football sur des terres cultivées fréquentées par les oies blanches. Mais, ici, à Saguenay, on n’avait, semble-t-il, pas obtenu l’acceptabilité sociale, selon un sondage effectué auprès des… Montréalais.

 

Économie verte

Ce qui étonne encore dans ce vigoureux virage vert du gouvernement de la CAQ, c’est la confiance aveugle qu’il semble accorder à l’électrification des véhicules routiers. Parce qu’il appert que la fabrication des batteries génère aussi des GES, ne serait-ce que par l’extraction et l’exploitation des minerais nécessaires à la conception de ces batteries. De plus, il faut tenir compte de l’impact sur le réseau électrique. On doit construire d’autres barrages avec ce que ça signifie comme effet sur l’environnement.

 

Aide aux entreprises

Faut-il s’étonner que le budget du gouvernement de la CAQ présenté récemment nous annonce un déficit record de 11 milliards $ pour le prochain exercice? Doit-on se surprendre que des multinationales, comme Rio Tinto, qui se positionne pour prendre le virage vert avec sa nouvelle technologie Élysis, revendique aussi auprès de Québec, sa part d’investissements?

Mais Rio Tinto ne produit pas sur le territoire montréalais. Deux poids deux mesures, et Montréal pèse toujours plus lourd.

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