Du 10 au 14 novembre 2025, une délégation du Cégep de Jonquière s’est rendue à la 30e Conférence des Parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (COP 30) qui s’est tenue à Belém, au Brésil, pour assister aux négociations en plus de participer aux ateliers et conférences sur les enjeux environnementaux mondiaux.
Cette participation est le fruit d’un projet initié il y a trois ans alors que l’établissement d’enseignement collégial avait organisé une conférence où des étudiants de l’Université Laval, en direct de la COP 28 de Dubaï, avaient discuté avec les étudiants du cégep sur leur présence à cet événement.
Depuis, le cégep s’implique lui-même dans ces rencontres internationales. Après une première participation à la COP sur la biodiversité organisée à Montréal, l’établissement a envoyé une délégation à Bakou en Azerbaïdjan l’an dernier.
Cette année, la délégation était composée de Hélène Dionne, enseignante en Sciences humaines et coordonnatrice de la délégation jeunesse du Cégep de Jonquière à la COP 30, Jade Fradette et Alicia Mollen, toutes deux étudiantes en Sciences humaines, ainsi que Zachary Sanche, étudiant en Communication dans les médias, profil Journalisme.
Une intégration en accéléré
Plonger dans l’univers de la COP 30 n’a pas été de tout repos pour la délégation du Cégep de Jonquière qui a passé la première partie de leur voyage à se familiariser avec l'environnement.
« C'est sûr que les premiers jours on était perdus. On ne savait plus où aller, il y a les pavillons et les négociations, il y a des discussions fermées et des discussions ouvertes, il y a des réunions de comités. », se souvient Jade Fradette.
Pour surmonter ce défi, la délégation a bénéficié d’un stage offert par Philippe Simard, un professeur de l'Université de Sherbrooke spécialisé dans les COP, embauché comme mentor par le cégep.
« Il nous a tout expliqué puis on est ressorti de là et l’on comprenait tout. Ça nous a vraiment aidés à être plus productifs pour les jours suivants. », souligne Jade Fradette.
Les étudiants ont également pu compter sur l’accueil chaleureux offert par les membres de la délégation québécoise et canadienne pour faciliter leur intégration. Ils ont notamment été inclus dans leurs vidéos, dans leurs plaidoyers et dans leurs messages.
« C’est plaisant pour les étudiants de voir qu’ils ne sont pas des figurants. Les gouvernements les écoutent et veulent connaître leurs opinions. », se réjouit Hélène Dionne.
Cependant, l’utilisation d’un langage technique lors des négociations est restée un obstacle à l’inclusion des trois jeunes observateurs.
« Malgré l'accueil qu'on nous faisait, ce n’étaient pas des termes qui étaient faciles d'accès », raconte Jade Fradette. « On veut que les jeunes soient là, mais on n’adapte pas le langage utilisé. C'est ça que j'ai trouvé dommage. », poursuit-elle.
Des solutions pour le cégep
Au-delà de l’observation des négociations, la délégation avait un deuxième objectif : rapporter des informations ou des solutions environnementales applicables au Cégep de Jonquière.
« On a ajouté ça cette année pour bonifier l'expérience parce que les étudiants en sciences humaines, à leur retour, ils font leurs projets finals de formation sur l'expérience de la COP. », précise Hélène Dionne.
Chaque étudiant a choisi un angle différent pour contribuer à la réflexion de l’établissement.
Zachary Sanche a choisi de faire des entrevues et de couvrir l'expérience vécue par la délégation à la COP 30. De son côté, Alicia Mollen, étudiante d’origine innue, s’est intéressée aux manifestations en lien avec les peuples autochtones et aux manières que ceux-ci font pour faire entendre leur voix à l'intérieur des institutions internationales. Son projet visera à réfléchir à l’intégration de la perspective autochtone dans les actions de carboneutralité du cégep.
Pour Jade Fradette, l’objectif était de trouver des solutions concrètes pour que le Cégep de Jonquière devienne le premier au Québec à être carboneutre.
« Moi, c'était vraiment cette partie-là qui m'intéressait le plus, mais j'aimais aussi l'aspect de la justice climatique, d’intégrer tout le monde, puis de s'assurer que ce n'est pas encore une fois les minorités qui vont payer pour les dommages causés par nos dirigeants. », conclut l’étudiante.