Les quatre dernières années n’auront pas été de tout repos à la Ville de Saguenay. Pourtant, celle qui briguera un second mandat à la mairie, Julie Dufour, croit que son mandat a été efficace pour les citoyennes et citoyens. Un bilan qui reflète à la fois les investissements de la ville, mais aussi le mécontentement de certains élus.
« Ça n’a pas été quatre années nécessairement faciles », dit-elle d’entrée de jeu. « De nombreux dossiers, comme la négociation des conventions collectives, le glissement de terrain à La Baie et la contamination de l’eau au PFAS, ont compliqué le mandat. En matière de résilience, j’ai appris beaucoup », admet-elle.
Au total, la Ville a investi plus de 530 M$ en quatre ans dans de multiples projets répartis en quatre axes différents. Parmi les accomplissements notables, la mairesse recense l’adoption du Plan climat, la création de l’Union des préfets du Saguenay-Lac-Saint-Jean, l’application rigoureuse de politiques fiscales instaurées en 2020 ainsi que les investissements visant à assurer l’accessibilité, la proximité et la qualité des services municipaux. Une liste d’une centaine de réalisations a également été dressée, comprenant la remise en fonction de la torchère à Laterrière, la valorisation du patrimoine de la chapelle Saint-Cyriac, de même que la construction d’un nouveau centre de tri. Sans oublier les montants octroyés pour le développement de la zone industrialo-portuaire.
« Je suis en forme. Je suis de bonne humeur. J’ai encore le goût de servir », mentionne celle qui estime laisser la Ville en bonne santé financière et dotée d’une culture de travail plus saine.
Des élus aux opinions partagées
De leur côté, les conseillers municipaux présents sont mitigés quant à ce dernier mandat. L’élu du district 9 et vice-président de l’arrondissement de Chicoutimi, Michel Tremblay, explique que bien de bonnes choses ont été réalisées, mais il n’est pas d’accord avec la manière dont les choses ont été gérées.
« C’est vrai qu’il n’y a pas eu seulement des choses mal exécutées, mais c’est la façon de faire qui laisse un goût amer. Honnêtement, j’ai détesté ce mandat », avoue-t-il.
Le conseiller du district 3 et président de la Commission des sports et du plein air, Michel Thiffault, tient un discours semblable. Pour lui, ce sont les conflits et les procédures judiciaires concernant les accusations de manœuvres électorales frauduleuses qui visaient la mairesse qui ont entaché son bilan.
« J’ai été dérangé. On a perdu beaucoup de temps en raison d’un événement en particulier. On avait une bonne équipe, mais j’ai l’impression que parfois, on ne poussait pas dans la même direction. C’est ce qu’il va falloir faire lors du prochain mandat ».
Par une missive envoyée aux médias régionaux, la candidate à la mairie, Mireille Jean, n’est pas passée par quatre chemins pour faire valoir son opinion sur le bilan de la mairesse.
« Je ne peux m’empêcher de dénoncer le fait que Julie Dufour s’est appropriée le travail de tous les membres du conseil municipal, des partenaires et des services municipaux. J’ajoute que c’est plutôt malgré elle que nous avons réussi à réaliser quelques projets », énonce-t-elle, ajoutant que ses démêlées avec la justice et son entêtement à rester en place ont nui à la gouvernance de la ville.
Les conseillers Kevin Armstrong et Michel Potvin, grands alliés de Mme Dufour, estiment que le conseil a réussi à présenter de concluants résultats malgré les tensions et l’atmosphère conflictuelle.
« Est-ce que ça a toujours été simple ? Non. C’est normal qu’il y ait des débats, qu’il y ait des conflits d’idées, mais au final, à la fin de la journée, ce qui est important c’est ce qu’on livre », souligne M. Armstrong.