Le Saguenay-Lac-Saint-Jean connait un manque notable d’avocats dans ses cabinets, sans que l’on puisse toutefois crier à la pénurie. Au 31 mars 2024, ce sont 382 avocats et avocates qui œuvraient dans la région.
Cependant, une bonne rétention d’étudiants qui veulent demeurer ici pour travailler dans le domaine a été remarquée.
« Cette année, depuis que je suis en poste, j’ai assermenté 17 nouveaux avocats, dont la majorité sont restés en région après leur stage. C’est certain toutefois qu’il y a un manque à gagner au niveau des avocats au Saguenay-Lac-Saint-Jean », rapporte la bâtonnière du Barreau pour la section Saguenay-Lac-Saint-Jean, Me Joanie Labrecque-Tremblay.
C’est à cet effet que le Comité de la valorisation de la pratique du droit en région a été mis sur pied, en concertation avec le Barreau du Québec. Le but du comité est de promouvoir la profession d’avocat au Saguenay-Lac-Saint-Jean. Les secteurs faisant également partie de ce groupe sont les Laurentides, Lanaudière, l’Abitibi-Témiscamingue, l’Outaouais, la Côte-Nord, le Bas-Saint-Laurent et Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine.
« Ici, les domaines de droit où il y a un plus grand d’avocats, c’est en protection de la jeunesse, en droit familial et en matière de logement. Le bassin n’étant pas tellement grand, des conflits d’intérêts peuvent entrer en ligne de compte », explique la bâtonnière.
Les offres d’embauche au niveau public et parapublic, comme les CIUSSS, l’aide juridique et le Directeur des poursuites criminelles et pénales (DPCP) ont aussi des incidences sur les emplois en moins que l’on retrouve dans les cabinets, informe Me Labrecque-Tremblay.
Mise en place de solutions
La situation actuelle amène notamment des enjeux de protection du public, raison pour laquelle le comité a décidé de mettre en place certaines solutions pour inciter les jeunes à venir pratiquer en région.
« Chacune des régions a tourné une capsule, qui peut être visionnée sur le site même de l’École du Barreau. Le Barreau du Saguenay-Lac-Saint-Jean a aussi participé à la Journée carrière interfacultaire de Montréal, justement parce qu’on veut ramener les jeunes à exercer le métier en région », mentionne la principale intéressée.
D’autres initiatives sont en préparation afin que ce manque devienne chose du passé, tel que la création d’un guide pour l’intégration et la rétention des nouveaux avocats, la fondation de programmes d’accueil et d’accompagnement, des bourses d’incitation à la relocalisation et de la sensibilisation dans les cégeps et les universités.
« Les jeunes qui reviennent travailler ici sont souvent plus à même d’aller faire du terrain et du concret, rapidement. Il y a un attrait qui n’est peut-être pas assez valorisé. J’ai même entendu des étudiants dire qu’ils ne savaient pas qu’ils pouvaient faire leur stage en région. »