Celle qui est actuellement neuro-coach et consultante en entreprise est pour sa part venue raconter qu’elle a été mise au courant en 2023 par les médias qu’une enquête était en cours. Elle a hésité avant de participer à l’enquête, désirant plus que tout demeurer dans l’anonymat.
« Mon conjoint, qui est policier à la GRC, voulait me convaincre de sortir de l’anonymat pour aider l’enquête. Et c’est uniquement une fois rendue devant l’analyste-enquêteur Pierre Dufour que j’ai décidé de m’identifier et d’aller de l’avant. »
C’est ainsi qu’elle avoue qu’elle était d’abord membre du comité électoral de Julie Dufour au printemps 2021. « Mais au fur et à mesure que le temps passait, j’ai constaté qu’il y avait un manque au niveau du travail d’équipe, qu’il y avait beaucoup de choses qui étaient décidées alors que les membres du comité n’étaient pas au courant. Entre autres, une conférence de presse pour laquelle nous n’avons jamais été mis au courant. J’ai alors pris du recul par rapport au comité. Je sentais alors un malaise. Je suis allée dîner avec Bruce Aziz et Marc-Antoine Guérin, deux organisateurs de sa campagne ».
La dame raconte avoir pris ses distances peu à peu, et après un temps de réflexion, a avoué à son entourage qu’elle débarquait du comité, songeant elle-même à se lancer dans la campagne. « Le 22 juillet au matin, j’ai écrit à Mme Dufour lui demandant de la rencontrer seule à seule. Nous nous sommes rencontrées le lendemain, soit le 23 ».
« Je lui ai parlé de mes perceptions quant au comité, je lui ai dit que je songeais à me présenter. Elle, surprise, me dit que je n’y connais rien, que je ne réussirais jamais. On a discuté quelques heures, et ensuite après être sorties dehors, elle me demande de rester près d’elle, que je serais comme une mairesse, que je la seconderais dans ses futures tâches de mairesse ».
À l’issue de cette rencontre, Jacinthe Vaillancourt a envoyé un message le 26 juillet à Mme Dufour, comme quoi elle quittait le comité. Elle a parallèlement déposé son bulletin de candidature en septembre suivant pour accéder à la mairie. Revenant sur la rencontre avec Mme Dufour, Jacinthe Vaillancourt a soulevé le contraste entre le fait de se faire dire par elle qu’elle « ne connaissait rien, qu’elle ne réussirait pas », et le fait de se faire offrir à peine quelques minutes plus tard l’opportunité de devenir le bras droit de Julie Dufour.
Elle se rappelle aussi lui avoir demandé si elle était consciente de ce que représentait une carrière de cette envergure au détriment d’une famille. « Mme Dufour m’a dit qu’elle était prête à tout, même à sacrifier sa famille, pour devenir mairesse. Elle me disait que les hommes, c’était réglé, elle savait comment faire pour obtenir ce qu’elle voulait ». Elle mentionnera que beaucoup plus tard, lors d’une réunion, Julie Dufour faisait le tour sur papier d’une liste de conseillers. « Arrivée au nom de M. Crevier, Julie a dit “lui, c’est réglé, il ne se présente pas, il deviendra négociateur” ». Une déclaration de Mme Vaillancourt qui a semblé prendre par surprise la défense.
Aziz sollicite
Jacinthe Vaillancourt raconte que c’est elle qui a inclus Bruce Aziz au sein de l’équipe de la campagne électorale de Julie Dufour en 2021. Elle confirme avoir connu l’homme alors qu’elle et lui étaient impliqués au sein du hockey mineur. « Bruce m’a contacté à deux reprises ensuite, alors que j’étais passée à autre chose à l’extérieur de la région. La première a été lorsqu’il il a été nommé au Cabinet de la mairesse Dufour et qu’il m’a appelée. La seconde s’est produite en novembre 2023, quand il m’a de nouveau contactée pour solliciter mon aide. Il me dit que Julie a besoin d’aide, qu’il y avait une enquête en cours, et qu’il trouvait dommage qu’on ne se parle plus elle et moi ».
Selon les dires de la dame, M. Aziz lui a dit espérer que ce ne soit pas vrai qu’elle ait déposé une plainte en lien avec l’enquête, ce à quoi elle lui avait alors répondu que sans que ce soit forcément le cas, elle allait collaborer avec l’enquête si besoin était.
Le témoignage de Jacinthe Vaillancourt, ainsi que le procès, se poursuivront jeudi dès 9 heures.