La mairesse Julie Dufour est revenue mardi sur l’annonce des ministres François Bonnardel et Andrée Laforest quant à l’envoi à Saguenay de neuf policiers de la Sûreté du Québec, pour lutter contre le crime organisé. À l’issue de la séance du conseil, la magistrate s’est dite heureuse, mais déçue à la fois.
Elle se considère d’abord heureuse, puisque ça amène davantage d’effectifs pour lutter contre le crime organisé, alors que l’entente entre la SQ et le Service de police de Saguenay (SPS) a toujours été bonne. Mais la situation amène un sentiment partagé, comme l’explique la mairesse.
« On est extrêmement heureux, ce qui blesse toutefois, c’est qu’on n’a pas eu de réponse à notre demande. Cette dernière concernait une somme de 3,2 millions sur deux ans, pour être capable d’aider au même titre que Montréal, à éponger le compte de taxes des citoyens qui n’ont pas à payer à 100% cette facture-là », affirme-t-elle.
Le 3,2 M$ demandé ne semblait pourtant pas astronomique, selon elle. Et elle ne pensait pas que de travailler ce dossier de financement de la police allait être si ardu et si compliqué.
« Je pensais que ça allait être un dossier qui allait être écouté, il y a quand même une enveloppe qui existe. C’est très compliqué d’avoir des réponses. On a eu une rencontre où on s’est dit qu’on allait leur fournir de l’argumentaire pour prouver jusqu’à quel point notre situation est semblable à celle de Laval et de Montréal. »
La mairesse rappelle avoir interpellé les 3 députés caquistes de Saguenay une 1e fois pour régler le dossier mais que, sans le nommer, seul Yannick Gagnon a répondu “présent”.
« C’est d’abord un dossier qui touche les trois députés à la grandeur du territoire. J’ai fait l’invitation aux trois, et ils en ont délégués un. Ça a ensuite été très difficile de pouvoir expliquer ce dossier et coordonner des rencontres. Je pense qu’on le voit partout au Québec, le désengagement du gouvernement provincial. Les mauvaises nouvelles n’arrêtent pas de tomber », soutient Mme Dufour.
Questionné à savoir si d’autres villes, pendant ce temps, ont reçu du financement pour leur service de police, le président de la Commission de la sécurité publique Kevin Armstrong s’est montré affirmatif
« Effectivement il y en aurait d’autres, mais encore là on doit poursuivre les discussions avec le gouvernement du Québec. Il y a des sons de cloche qui sont pour l’instant dissonants. Quand on fait la revue de presse on comprend que d’autres villes auraient reçu du financement, maintenant c’est de voir les détails à savoir comment cette aide-là a été versée, à quel moment et dans quel contexte. »