Samedi, 13 décembre 2025

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Marina Larouche : la plus grande politicienne de l’histoire du Saguenay selon Russel-Aurore Bouchard

« Il faudrait mettre son nom sur beaucoup plus qu’un aréna! »

Jean-François Desbiens
Le 15 janvier 2024 — Modifié à 11 h 00 min le 15 janvier 2024
Par Jean-François Desbiens - Journaliste

L’annonce le 7 janvier dernier du décès de l’ex-conseillère municipale Marina Larouche, qui a passé 28 ans à l’hôtel de ville de Chicoutimi puis de Saguenay, a suscité une vague de sympathie et d’éloges à son endroit. Si plusieurs ont rappelé sa ténacité et son franc-parler, d’autres ont été encore plus loin en affirmant qu’elle a été, et de loin, la plus grande politicienne de l’histoire du Saguenay.

C’est ce que pense l’écrivaine et historienne Russel-Aurore Bouchard, ajoutant même qu’elle dépassait en stature et en intelligence tous les autres élus et maires sous lesquels elle a servi, soit Ulric Blackburn et Jean Tremblay.

L’historienne l’a bien connue alors qu’elle était échevine dans son quartier de Chicoutimi-Nord et elle n’a que des bons mots pour Marina Larouche.

« Je l’ai vu agir et je l’ai contestée parfois au niveau de la protection du patrimoine, mais il reste que c’était une femme extrêmement intelligente et très engagée. L’avantage qu’elle avait sur tous les autres politiciens, c’est qu’elle avait une dimension politique qui dépassait le cadre de son quartier et de sa ville », lance-t-elle.

« La preuve, c’est le dossier de la route du parc des Laurentides à 4 voies. C’était un dossier d’intérêt national, et sans elle, ça ne se serait pas fait. Je n’ai pas connu d’échevin qui allait aussi loin que ça. Même les maires n’avaient pas une telle ampleur. C’était une politicienne qui avait une stature que je n’ai pas vue ailleurs. C’était une grande dame, qui faisait ce qu’elle disait. »

Sa bataille pour élargir la route 175 a permis de stimuler le développement économique de la région, souligne Russel-Aurore Bouchard.

« Elle avait mis en valeur le fait que ça ouvrait le marché de Québec vers nous et que ça nous aiderait à nous développer. Elle avait parfaitement raison. Aujourd’hui, on va facilement magasiner à Québec, il y a moins de morts sur cette route et les communications se sont améliorées entre Québec et le Saguenay. Ce n’était pas un dossier facile, parce que le Lac-Saint-Jean voulait que ça passe par Hébertville. C’était un non-sens et elle s’est battue contre ça. C’était un dossier majeur pour le développement de la région. »

L’historienne rappelle que Marina Larouche s’est également battue en faveur de la préservation du nom de Chicoutimi plutôt que Saguenay. Pour toutes ces raisons, elle estime qu’il faudrait lui rendre hommage à l’image de ses réalisations.

« J’ai toujours pensé que c’était une erreur de rebaptiser un bâtiment du vivant d’une personne. C’était mérité dans son cas, mais maintenant qu’elle est décédée, ce serait le temps de mettre son nom sur beaucoup plus qu’un aréna. Elle avait une envergure qui dépassait largement le hockey et Chicoutimi-Nord. »

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