Signe que les temps sont durs, on constate une augmentation de l’achalandage à la Soupière de Jonquière. Davantage de gens profitent du repas chaud offert aux plus démunis pour la somme symbolique d’un dollar tous les midis en semaine, dans le sous-sol de l’église Saint-Raphaël.
La nouvelle directrice générale, Yolande Dallaire, l’a constaté dès la reprise du service en septembre.
« On voit de plus en plus de nouvelles personnes qui arrivent. L’an passé, on en recevait autour de 30, mais cette année, dès la première journée, on a commencé avec 45 personnes. J’ai fait un saut. On est pas mal toujours autour d’une quarantaine de personnes maintenant. La situation actuelle est très difficile pour les pauvres, surtout les personnes seules », confie-t-elle.
La soupe populaire compte sur 144 bénévoles pour accomplir sa mission.
Les denrées qu’ils utilisent pour cuisiner sur place viennent notamment de Moisson Saguenay-Lac-Saint-Jean. Les dons en nourriture sont aussi fréquents et la Guignolée des médias lui permet d’en acheter. Le président de la Soupière, Bruno Cormier, souligne que les gens sont très généreux.
« Il y a des fermes qui nous entourent et ceux qui les exploitent arrivent ici avec des camions de poches de patates ou de carottes, par exemple. Ça nous aide grandement à nourrir les plus démunis. Dans le contexte actuel, on va probablement continuer à avoir plus de bénéficiaires, mais on a encore de la place. On va s’ajuster. »
Et parce qu’ils ne savent jamais combien de gens se présenteront dans une journée, les bénévoles font toujours un peu plus de nourriture, ajoute Bruno Cormier.
« Le vendredi, on leur remet le surplus du menu parce que la fin de semaine, on est fermé. Les gens amènent des plats pour les transporter. »
Se nourrir et briser l’isolement
Interrogés sur place, ces bénéficiaires ont tous mentionné que la nourriture est excellente et que ça leur permet de briser l’isolement. C’est le cas de Marc Tremblay, de Chicoutimi, qui fréquente la Soupière depuis environ 5 ans.
« Je viens manger ici parce que les repas sont complets et c’est cordial. C’est dur de joindre les deux bouts alors que tout augmente. La première fois que je suis venu, j’étais sur l’aide sociale. Maintenant, je socialise et je mange bien. »
De leur côté, Claude Bouchard et sa conjointe Linda D’Amour, de Jonquière, viennent y manger tous les jours.
« Je viens ici depuis deux ans pour une question d’argent, indique le Jonquiérois. J’avais de la misère avec mes fins de mois. L’épicerie est tellement chère que je n’étais pas capable de manger. »
Sa conjointe fréquente quant à elle l’endroit depuis au moins 30 ans. « Au début, je buvais et je n’avais pas d’argent. Je venais ici. Là, ça va mieux, mais c’est difficile avec l’aide sociale et le logement. On vient manger ici et c’est délicieux. »
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