Les élus de Saguenay ont de nouveau lavé leur linge sale en public lors de la réunion du conseil municipal ce midi à Jonquière qui a été particulièrement houleuse. Deux conseillers ont même demandé à Julie Dufour de se retirer du comité exécutif parce qu’elle fait l’objet d’une enquête d’Élections Québec après une plainte, ce qu’elle a refusé.

Cette plainte a été déposée par Josée Néron parce que la mairesse aurait offert à Jean-Marc Crevier un poste dans son administration s’il se retirait de la course à la mairie en 2021.

L’ex-député libéral et conseiller municipal Serge Simard a également affirmé avoir reçu le même type d’offre de la part de Julie Dufour en échange de considérations futures alors que lui aussi réfléchissait à la mairie de Saguenay.

Jean-Marc Crevier ne s’est pas dit surpris de l’apprendre.

« Ça m’est arrivé à moi et je passe pour un menteur d’après elle. Je ne le suis pas. Je dis la vérité. Elle devrait se retirer le temps de ses enquêtes. J’ai porté une plainte au niveau municipal et il y a d’autres enquêtes. Le municipal m’a appelé, Élections Québec, le barreau et aussi la Sûreté du Québec. Ça veut dire qu’il y a des plaintes partout. Comment peut-on avoir confiance en elle? Je lui ai demandé de se retirer de la direction du comité exécutif le temps que dureront ces enquêtes. On l’a fait avec la greffière. Pourquoi pas elle ? »

Mireille Jean a fait la même demande à la mairesse en lui rappelant qu’elle avait elle-même renvoyé Michel Tremblay de l’exécutif pour des gestes qu’elle estimait répréhensible.

Être cohérente

« Elle devra prendre une décision. C’était peut-être un peu rapide pour elle, mais c’est normal qu’elle réagisse comme ça. Elle aura à réfléchir sur ses actions passées et celles d’aujourd’hui pour être cohérente. »

Dans les deux cas, Julie Dufour nie catégoriquement avoir fait des offres à Jean-Marc Crevier et Serge Simard.

« Je n’ai jamais rencontré Serge Simard pour lui faire cette proposition. Je n’ai pas l’intention de me retirer. Je n’ai pas reçu d’appel d’Élections Québec et si c’est le cas, je vais collaborer. Ce n’est pas parce qu’il a des plaintes ou une enquête que ça veut dire qu’il y aura des accusations. Et si c’est le cas, on est présumé innocent avant d’être coupable. On ne fera pas de procès sans preuve sur la place publique. »

Le conseiller Michel Potvin l’a défendue.

« Je ne comprends pas Jean-Marc parce qu’on est pas loin de la diffamation. La mairesse ne lui a pas donné un poste. Je n’ai rien contre lui, mais je trouve qu’on est dans le délire total. Sors tes preuves ou arrête de parler. »

Les élus sont par ailleurs toujours aussi divisés quant à l’avenir du Centre Georges-Vézina, ce qu’a déploré le conseiller Kevin Armstrong. Ce dernier a lancé la pierre à la députée et ministre Andrée Laforest qui a rencontré des conseillers de Chicoutimi pour leur soumettre un projet.

« La ministre des Affaires municipales a réussi à diviser tout le conseil. Si elle veut vraiment nous aider, je lui demande de retirer son chapeau de députée de Chicoutimi, parce que ça a été assez difficile. Dans ce dossier, ça va nous prendre une bonne discussion pour ne pas se chicaner sur des programmes de subvention. »