La cohabitation entre les commerçants de la rue Racine et les itinérants est de plus en plus difficile au centre-ville de Chicoutimi. Ces derniers sont plus nombreux, entrent souvent dans les commerces pour importuner la clientèle et certains commettent même des méfaits.
C’est ce qu’affirme le copropriétaire du restaurant La Parizza, Wilfried Feybesse, qui a été victime de vandalisme dernièrement. Grâce à une caméra de surveillance, il a pu voir un sans-abri briser le mobilier de sa terrasse à coup de pied. Un geste gratuit qui a fait déborder le vase.
« Trop, c’est trop! Pour une fois, j’avais de quoi à montrer. Ça arrive souvent qu’on arrive le matin et que pour différentes raisons, on n’ait pas d’image. Cette fois-là, je l’avais en gros plan et en plus, ça m’a permis de savoir que c’était le même gars à qui j’avais demandé de sortir de mon entrée une semaine avant. Ce n’était pas un gars saoul passé par là par hasard. Les bris ne viennent pas tous des itinérants. Mais là, j’ai fait un lien et c’était clairement une vengeance. »
Ces images, Wilfried Feybesse les a partagées dans un groupe privé qu’il a créé sur Facebook afin de permettre à d’autres commerçants de dénoncer eux aussi les problèmes qu'ils subissent. Au moment d’écrire ces lignes, cette page regroupait 48 propriétaires, gérants ou administrateurs d'entreprises situées sur la rue Racine.
« Le but, ce n’est pas d’étaler nos problèmes sur Facebook ou de chialer contre les itinérants, mais de compiler de l’information entre nous et d’échanger sur des faits vécus. Il y a plusieurs sans-abris que je connais depuis des années et qui ne posent pas de problème. D’autres, oui. Je sais qu’il y a de la santé mentale et de la toxicomanie, mais ils sont imprévisibles, agressifs parfois et intrusifs. Je pense que la cohabitation peut se faire, mais cette année, non. »
Impact sur la clientèle
Le copropriétaire du restaurant déplore aussi l’impact sur la clientèle.
« J’entends très souvent des dames dirent à leur conjoint d’aller chercher leur véhicule quand ils sont prêts à partir, parce qu’elles ne veulent pas marcher dans la rue. C’est fréquent. »
Ce qu’il craint le plus cependant, c’est que des événements plus graves voir tragiques se produisent.
« J’ai très peur qu’il y ait un accident. J’ai l’impression qu’on ne fait pas grand-chose. Oui la présence policière a été augmentée, mais on ne les voit pas toujours. Sur la rue du Havre, pas plus tard qu’hier, j’ai vu une femme qui hurlait à la mort et ça fait peur. On attend quoi? Qu’en terminant de travailler, une de nos employées se fasse agresser dans un stationnement? Ce n’est pas normal qu’on en soit rendu là. On est à Chicoutimi, pas dans le Bronx. »