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Il rencontre son frère d’armes 72 ans plus tard

Serge Tremblay
Le 02 juin 2023 — Modifié à 11 h 12 min le 02 juin 2023
Par Serge Tremblay - Rédacteur en chef

Vétéran de la Guerre de Corée (1950-1953), le Saguenéen Roméo Gagnon, 97 ans, a eu droit à toute une surprise lundi soir dernier à la salle de la Légion Royale Canadienne (235) de Chicoutimi. C’est qu’il y a rencontré son supérieur de l’époque, le lieutenant André Therrien, 98 ans, exactement 72 ans après la guerre. Les deux vétérans ne s’étaient jamais revus.

Dans l’édition du Réveil du 12 janvier, Roméo Gagnon révélait avoir sauvé la vie de son compagnon d’armes et du peloton en relançant une grenade qu’il venait de recevoir. Ce geste héroïque lui a valu la Médaille de la bravoure.

On aurait pu entendre voler une mouche lors de l’entrée du visiteur, dans la salle. Les émouvantes retrouvailles, organisées par la Légion Royale Canadienne de Chicoutimi, ont donné l’occasion aux deux hommes, fort lucides et droits comme un chêne, de se rappeler de vibrants souvenirs.

André Therrien ne manque pas d’humour. Il a offert une « grenade » à son ancien compagnon d’armes.

Surprise de taille

Pour Roméo Gagnon, la surprise de revoir son ancien supérieur a été totale. « On m’a dit que j’aurais une surprise. Et je l’ai eue, cette surprise. C’est avec émoi et sincérité que je dis « MERCI ». Vous savez, c’est un peu difficile de vivre tout ça », confie-t-il, ému.

« Ça ne fait pas seulement me reconnaître moi, mais ça fait reconnaître tout mon régiment à qui j’ai appartenu, l’armée canadienne aussi, ce qui a été fait. C’est cela qui est important ».

98 ans et plein d’humour

Le lieutenant André Therrien, fort de ses 98 printemps, a vanté son compagnon d’armes en ces termes dans un vibrant message senti, devant le public composé notamment d’anciens vétérans et de membres de la famille.

« Roméo Gagnon, mon signaleur au peloton numéro quatre en Corée. Il était mon homme de confiance, calme, compétent, loyal, un homme de peu de mots. »

Puis, avec une vivacité admirable, et faisant allusion au geste héroïque de M. Gagnon qui a sauvé la vie de leur équipe, il a complété son discours sur une note humoristique, en offrant un fruit à son soldat…une juteuse grenade!

« Elle n’est pas mortelle, cette grenade, et ta chance est plutôt coûteuse: car si tu l’échappes, tu vas avoir besoin d’un nettoyeur pour nettoyer tes vêtements! ».

André Therrien, accompagné de son épouse Marie-Paule Morin, explique aussi qu’il n’a pas hésité lorsque Yves Roy, auteur d’un documentaire sur Roméo Gagnon, l’a contacté pour venir retrouver pour la 1e fois son ami, et ce, 72 ans après la Guerre.

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