Le conflit Russie-Ukraine, qui perdure depuis un an, a mené bon nombre de citoyens et de familles ukrainiennes à venir s’installer au Québec. Ce ne sont toutefois pas tous les immigrants qui ont vécu cette difficile réalité. C’est le cas de la famille Kuznetsova, qui a vu passer les attaques de loin, déjà bien installée dans son foyer Jonquiérois.
La famille Kuznetsova est établie au Saguenay depuis 2 ans et demi. Toutefois, il s’agit de leur 7ième année au Canada.
« On a voyagé beaucoup. On a habité à Montréal, puis à Dolbeau-Mistassini et ici, à Jonquière, en raison de travail de mon père », explique Ievgeniia Kuznetsova, qui avait 8 ans lors de son arrivée au pays.
Âgée de 16 ans maintenant, Ievgeniia remarque qu’il est impossible de comparer sa vie d’avant, au sein de sa terre natale, à sa vie d’aujourd’hui. Elle s’est rendu compte à quel point il était important qu’elle apprivoise son nouveau cocon, petit à petit.
« Il y a 7 ans, notre famille de trois personnes a atterri dans ce grand pays qu’on appelle Canada. Le reste de notre famille, tous nos amis, étaient en Ukraine. On était seul, et on n’avait pas d’autres choix que de s’adapter et d’essayer de s’intégrer. »
Le plus grand obstacle qui ressort du choc culturel est définitivement la barrière de la langue, d’après l’adolescente.
« Pour tous les ukrainiens qui arrivent, pour nous, notre famille, c’est la langue qui est notre plus importante difficulté. Dans notre pays, on ne parle ni le français, ni l’anglais. C’est vraiment 2-0. C’est comme si on vous disait d’aller en Ukraine! », raconte-t-elle.
Elle affirme ne pas vouloir s’avancer sur les décisions prises par certaines familles, qui ont dans l’idée de retourner ou non en Ukraine. C’est à eux de faire ce choix.
« C’est sûr qu’eux se sauvent de la guerre. C’est une guerre. C’est quelque chose que personne ne veut vivre. Donc, reste que c’est un moyen de se sauver et de se garder en vie. D’autres aimeraient y retourner parce qu’ici, la culture est différente, la langue est différente, ça dépend. »
Soutien progressif envers la communauté ukrainienne
Des évènements comme le 5 à 7 organisé par le bar La Nuit Des Temps de Chicoutimi mardi soir, permettent, en plus de soutenir la cause, de démontrer l’ouverture d’esprit de la région à l’égard de ses nouveaux résidents.
Ievgeniia Kuznetsova et sa famille sont plus que reconnaissants envers Jonquière, qui déploie de plus en plus d’efforts pour venir en aide à leur population.
« C’est certain qu’à Montréal, il y a plus de services qui sont offerts aux immigrants. Dans cette région, c’est différent. Au départ, les gens ne savaient pas comment les accueillir, mais à ces gens-là, je leur dis un énorme merci. On ne s’y attendait pas. C’est de cette aide dont on a besoin! »
Ce sont 146 954 Ukrainiens et Ukrainiennes qui ont franchi les portes du Canada en date du 17 mars 2022 au 1er avril 2023, selon des statistiques du Gouvernement du Canada.
