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Une Saguenéenne d’adoption raconte sa nouvelle vie au Bélize

Jean-François Desbiens
Le 29 janvier 2023 — Modifié à 12 h 28 min le 29 janvier 2023
Par Jean-François Desbiens - Journaliste

Installée depuis huit mois avec son conjoint Thierry Leblanc au Bélize, la Saguenéenne d’adoption Geneviève Sorel cultive aujourd’hui des oranges et dit vivre dans un véritable paradis. Leur décision de lâcher leur quotidien et de s’expatrier a été prise en 5 minutes un soir de février, alors qu’ils étaient en Gaspésie.

Le couple avait le goût de voyager depuis longtemps, en avait assez de la routine et voulait changer de vie.

« Ça s’est passé sur le coin d’un îlot de cuisine, raconte la dame autrefois domiciliée dans l’arrondissement de Jonquière et qui a travaillé pour plusieurs médias régionaux. J’ai ouvert Google Map pour voir où était l’eau la plus bleue et c’est au Bélize. On a décidé d’y aller en camionnette et j’ai commencé des recherches. Deux jours plus tard, on a quitté nos emplois, puis on a mis en vente notre maison, ce qui s’est fait en une semaine. J’ai aussi encaissé mon fonds de pension de mon employeur, la fonction publique fédérale, puis on a avisé nos parents et nos familles. On ne pouvait plus reculer. »

Les deux crinqués et leur chien, comme ils se décrivent sur leur page Facebook, avaient alors des horaires de travail très serrés et trop peu de temps pour profiter de la vie.

« Quand on était en Gaspésie, j’étais chef de zone pour Postes Canada. Avec la Covid, c’était assez rock and roll et il y avait beaucoup de travail.  Mon chum aussi avait un bon emploi, mais qui demandait beaucoup de temps. Moi, de mon côté, c’était un feu roulant et ça n’arrêtait pas. Plusieurs événements ont aussi contribué, comme le convoi des camionneurs et la gestion de la crise par le gouvernement. On n’en pouvait plus tous les deux. On avait une écœurantite aiguë. On était fatigués et épuisés. Il fallait que ça change. Je ne dormais plus. »

Geneviève Sorel exploite maintenant une orangeraie près d’une maison qu’elle a achetée avec son conjoint sur le haut d’une montagne, dans le sud du petit pays d’Amérique centrale.

Entourée par la jungle

Entourée par la jungle, elle apprend l’espagnol dans un petit village maya.

« On aime bien faire des randonnées pédestres, vivre dans la nature. On est à 1,3 km de l’autoroute et c’est juste assez pour entendre les singes hurleurs la nuit, les jaguars, voir des perroquets, des toucans et une variété d’oiseaux incroyable. C’est vraiment beau. Je suis tombé tout de suite en amour avec la place. Et ça rentrait dans nos prix. »

Le couple a dû travailler fort pour nettoyer leur nouvelle demeure parce qu’il n’avait ni eau ni électricité au début. Ils ont maintenant une toilette, l’eau chaude grâce au gaz et une douche, ainsi que des panneaux solaires pour s’alimenter en courant.

« Faire pousser des oranges n’était vraiment pas dans nos plans. On n’est pas des fermiers et on n’a aucune connaissance en agriculture. Mais on a eu beaucoup d’aide et on a réussi à en produire après avoir travaillé très fort. On a dû faire de l’élagage, éradiquer les fourmis, nettoyer des branches et prendre soin des arbres. »

Un sirop à l’orange et des produits dérivés

Pour continuer à vivre au Bélize, Geneviève Sorel et son conjoint Thierry Leblanc, qui ont respectivement 49 et 48 ans, comptent rentabiliser leur orangeraie. Ils font preuve d’ingéniosité pour y arriver.

L’ex-Saguenéenne s’est vite aperçue qu’il ne serait pas rentable de vendre ses oranges. Elle a donc créé un sirop à l’orange et veut aller encore plus loin.

« On a fait une première cueillette qui nous a permis de remplir 30 sacs d’environ 200 oranges chacun. Au départ, on voulait les vendre, mais on a constaté que ce n’était pas payant. Un sac de 200 oranges se vend 15 $ ici au Bélize, soit l’équivalent de 12 $ canadiens. »

Geneviève Sorel a fait des tests. Elle a tenté d’en faire une liqueur, mais ça ne convenait pas. C’est en voulant produire des oranges confites qu’elle a finalement trouvé son filon.

« Les oranges confites, c’était moyen parce que la pelure des oranges ici est plus amère. Ce n’était pas super bon. Mais quand tu fais des oranges confites, ça fait un sirop. Je n’ai pas voulu le jeter et j’y ai goûté. C’était délicieux. Je l’ai fait goûter à mes amis qui ont aussi aimé ça. J’ai décidé de créer un sirop à l’orange disponible en deux variétés. Une avec un goût de marmelade et l’autre plus sucrée. »

Un distributeur vend ses produits

Un distributeur a accepté de vendre ses produits et la première production offerte dans un marché local a remporté du succès. Geneviève Sorel travaille maintenant sur d’autres produits dérivés.

« Avec une orange, je vais faire 4 ou 5 produits, notamment un poivre d’orange. J’ai aussi créé un caramel et une sauce BBQ avec le zeste. Je pourrais aussi en faire un engrais naturel pour mon jardin. Ça va nous apporter des revenus pour éviter d’arriver au bout de nos ressources financières et nous permettre de rester longtemps. Depuis que je suis ici, je ressens vraiment ce qu’est la liberté. »

Pour suivre le périple du couple au Bélize, il suffit de se rendre sur la page Facebook The Big Unicorn Odyssey / L’Odyssée De La Grosse Licorne.

 

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