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L’apport essentiel des pépinières forestières privées pour le développement durable de nos forêts québécoises

Le 04 mai 2023 — Modifié à 10 h 32 min le 04 mai 2023
Par Mélyna Girard

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Au Québec, 12 pépinières forestières privées cultivent des plants forestiers pour répondre aux besoins et aux exigences du programme de reboisement du ministère des Ressources naturelles et des Forêts (MRNF), et contribuer à lutter contre les changements climatiques. Elles sont représentées par l’Office des producteurs de plants forestiers (OPPFQ). Cette organisation a pour mandat de défendre les intérêts de ses membres, et de promouvoir la recherche et le transfert technologique afin d’améliorer la productivité des entreprises.

Des plants forestiers de haute qualité destinés au reboisement

Les pépinières privées produisent chaque année des plants résineux de haute qualité cultivés en récipients, qui répondent à près de 25 critères évalués par des qualificateurs avant l’envoi sur les sites de reboisement (gabarit spécifique, masse racinaire suffisante pour une bonne reprise en forêt, un plant exempt de mauvaises herbes ou d’insectes, etc.).

Tous les risques liés à l’activité de production sont assumés à 100 % par les producteurs.

Au cours des 10 dernières années, les quantités ensemencées ont varié entre 85 et 100 millions par année selon la demande du ministère.

Une main-d’œuvre hautement qualifiée

Depuis leur création dans les années 1980, les pépinières privées ont développé une expertise et des compétences hors du commun dans la réalisation de chacune de leurs opérations, qui jumelées à un suivi technique constant, sont essentielles pour produire des plants de qualité. Saviez-vous que plus de 1 200 emplois réguliers et à temps partiels sont créés en région par les producteurs de plants forestiers? Ils sont occupés majoritairement par des femmes.

Des méthodes de production innovantes

Au cours des dernières années, les producteurs de plants ont dû faire face à différents enjeux qui les ont poussés à mettre en œuvre des solutions novatrices entraînant des investissements majeurs.

La mécanisation des opérations

L’installation d’équipements permettant la mécanisation des opérations se déploie dans certaines pépinières afin de faire face à la pénurie de main-d’œuvre. Les missions organisées par l’OPPFQ en Suède et en Colombie-Britannique ont permis aux producteurs d’observer et d’implanter de nouvelles technologies comme les robots de transplantation, les semoirs de hautes précisions ainsi que de nouvelles lignes d’ensemencement afin d’augmenter la productivité et la qualité des semis.

La congélation des plants

Les changements climatiques ont forcé les producteurs à revoir leur modèle de production. Plusieurs projets pilotes ont été menés depuis 2020 en collaboration avec le MRNF afin d’expérimenter la congélation des plants en chambre froide sous conditions contrôlées, l’hiver précédent la livraison des plants. Aujourd’hui, cette méthode, qui permet de diminuer les pertes potentiellement engendrées lors de variations des températures durant la saison hivernale, est maintenant en mode opérationnel et les volumes de plant mis en boîte et congelés augmentent chaque année.

L’utilisation d’équipements à la fine pointe de la technologie

Les techniques de productions des plants sont très pointues et chaque intervention est mesurée et suivie afin de s’assurer d’un produit de qualité. L’atteinte des objectifs du ministère repose sur les conditions de production. L’amélioration des infrastructures, comme l’ajout de planchers chauffants, de contrôles de ventilation automatisés et de nouvelles serres, est primordiale. Des rencontres techniques sont aussi organisées annuellement afin de permettre aux pépinières d’assister à des conférences et d’échanger sur les différentes méthodes de production.

Des projets de recherche en cours

Tous les producteurs sont proactifs dans la mise en place de solutions innovantes et sont en lien avec des chercheurs émérites afin de trouver des alternatives aux intrants traditionnels dont l’approvisionnement devient de plus en plus problématique. Certaines expérimentations sont menées actuellement par des producteurs pour identifier de nouvelles avenues comme la culture verticale, ainsi que de nouveaux supports de production. L’OPPFQ dispose également d’un fonds de recherche et développement qui permet d’appuyer différents projets déployés dans les pépinières.

Prêtes à produire plus

Il faut savoir que la mise en marché des plants forestiers est régie par l’application d’un plan conjoint provincial, et encadrée par la Loi sur la mise en marché des produits agricoles et alimentaires du Québec. Une convention balisant les conditions de mise en marché des plants forestiers lie donc légalement les producteurs privés de plants forestiers et le MRNF. Chaque année, les quantités à produire sont déterminées par le MRNF et la répartition se fait, entre les producteurs privés, selon le mécanisme prévu à la convention.

Cependant, les 12 producteurs privés ont la capacité de produire davantage de plants forestiers que la quantité qui leur est actuellement permise. Ils ont la volonté de constituer un réseau fort et d’investir dans le développement de leur expertise. Stéphane Boucher, président de l’OPPFQ, est d’avis que « les producteurs privés ont besoin de volumes supplémentaires de la part du ministère pour soutenir la modernisation de l’industrie et en assurer la pérennité. »

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