Les électeurs de la circonscription provinciale d’Arthabaska, dans le Centre-du-Québec, devront choisir un nouveau député le 11 août. Ce scrutin a été déclenché à la suite du départ de l’ancien caquiste Eric Lefebvre, qui a fait le saut sur la scène fédérale avec le Parti conservateur de Pierre Poilievre.
UNE COURSE À DEUX
Cette région est plutôt favorable aux idées conservatrices. C’est pourquoi Éric Duhaime a bon espoir de faire une percée historique. Le chef du Parti conservateur du Québec s’y présente dans le but de devenir le premier député élu sous les couleurs de son parti, qui ne détient aucun siège à l’Assemblée nationale. Pour l’instant, le pronostic est encourageant pour la formation politique dans Arthabaska : elle est à égalité dans les intentions de vote avec le Parti québécois.
Face à Duhaime, le PQ a réalisé un coup de force en recrutant, à la surprise générale, l’ancien animateur de Radio-Canada Alex Boissonneault. Une victoire péquiste dans cette circonscription viendrait confirmer l’avance notable du parti que l’on disait presque disparu à la suite des dernières élections. Le PQ a d’ailleurs l’avantage d’être doté d’une organisation électorale mieux rodée que celle des conservateurs provinciaux.
À l’image du siège obtenu par Geneviève Guilbault dans Louis-Hébert qui, en 2017, avait ouvert la voie au raz-de-marée caquiste l’année suivante, Arthabaska pourrait amplifier la lancée amorcée avec la prise par le Parti québécois de Jean-Talon, à l’automne 2023, puis de Terrebonne plus récemment.
UNE TROISIÈME PLACE DISPUTÉE
Pour la CAQ, c’est un référendum sur ses sept années au pouvoir, et ce, comme un baromètre (ou un signal d’alarme) un an avant les élections générales. Plus le temps passe depuis l’arrivée au pouvoir d’un gouvernement, moins les élections partielles risquent de lui être favorables.
Gagner serait un coup de circuit qui relève maintenant du miracle pour le parti de François Legault, même s’il présente une figure bien connue de la communauté d’affaires et politique du Centre-du-Québec. La Coalition avenir Québec semble, au mieux, pouvoir se battre pour une troisième place, qui n’est pas gagnée d’avance selon les données de l’agrégateur de sondages Qc125.
Les deux autres partis n’ont pas ménagé les efforts pour dénicher des candidatures sérieuses et ancrées localement. Au Parti libéral, il s’agit d’un premier test depuis l’arrivée de son nouveau chef, Pablo Rodriguez. Ce dernier a fait le choix prudent de ne pas poser sa candidature dans Arthabaska puisque les chances de l’emporter sont extrêmement faibles. Toutefois, un succès pour le PLQ reviendrait à devancer la CAQ lors de cette partielle.
Bien malin celui qui peut prédire l’issue de ce qui a l’apparence d’une course à deux. Mais les partis qui termineront en troisième et en quatrième places seront aussi des indicateurs du paysage politique à un an de la campagne. Les dés ne sont pas encore jetés, mais ce scrutin estival et précipité risque d’être serré. Cette élection, plus que toute autre, donnera le ton en vue de 2026.