Le taux de taxation municipale augmentera à 1,9 %, à Saguenay, en 2026. Les élus de la Ville et le nouveau maire, Luc Boivin, ont présenté, ce lundi, un budget prudent et réaliste devant la situation financière actuelle, s’élevant à 499 491 845 $.
Le budget est basé sur le principe d’utilisateur-payeur. Ainsi, pour une maison moyenne d’une valeur de 301 503 $, avec quatre services municipaux, il s’agit d’une augmentation de 171 $, soit 4,95 %, qui passera la valeur à 3 622 $. Cette hausse inclut donc les services d’eau, d’égout et déchets qui augmentent de 98 $ pour s’établir à 694 $ l’an prochain. Il s’agit d’un écart de 116 $ par rapport à 2025, le montant pour l’eau et les égouts connaissant une hausse respective de 50 et de 63 $. La tarification industrielle a été gelée pour favoriser le développement de projets, comme celui du Corridor du Nord et de la zone industrialo-portuaire. La baisse de la taxe commerciale des centres-villes est aussi maintenue afin de dynamiser le secteur économique.
Les revenus et dépenses en hausse
Une bonne partie de l’augmentation des revenus est attribuable à la hausse de la taxe sur la valeur foncière, représentant un écart de 13 M$ par rapport à 2025. L’administration générale comblant 11,7 % des dépenses, Luc Boivin mentionne que 11 M $ des dépenses proviennent de la hausse des salaires des employés de la Municipalité et des fonds alloués au Groupe d’intervention en violence urbaine du Service de police de Saguenay (SPS). Une subvention de 9,5 M $, soit une hausse de 2,2 M$, sera attribuée à Promotion Saguenay afin de soutenir les entrepreneurs et créer les conditions gagnantes au développement économique de la ville. L’organisme devra soumettre régulièrement des redditions de compte au conseil municipal afin de constater les avancements. « Le téléphone sonne déjà, on sent un grand appétit et un grand intérêt pour Saguenay », évoque Luc Boivin, ajoutant que le vice-président d’Investissement Québec devrait siéger sur le conseil d’administration. Le budget de la Société de Transport du Saguenay (STS) augmentera de 2,8 M$ dans le prochain exercice financier. Le maire souligne que la quote-part de la Ville « n’a cessé d’augmenter » pour financer son service de transport, entre autres en raison de cibles « trop ambitieuses » du gouvernement du Québec au niveau de l’électrification des transports.
« Je pense qu'il faut mettre un genou à terre et revoir. La transition vers l'électrification, je crois qu'il faut y aller à un rythme plus doux. Le gouvernement du Québec aura une part de responsabilité dans le financement [...] On ne peut pas toujours augmenter la quote-part de la Ville sur le transport en commun », émet-il.
L’évolution de la dette
Le montant de la dette, finalement, passe de 661 M$ à 739 M$, ce qui n’inquiète pas le maire, tant que la richesse foncière uniformisée de la Ville augmente plus rapidement.
« La dette a continué de progresser depuis 2017. Saguenay n’a pas fait assez de développement dans les dernières années. Il faut s’assurer que la dette générée va contribuer à l’accroissement important de la RFU. Ça passe par des investissements privés », ajoute le maire.
Pas de mauvaises surprises
Aux dires de Luc Boivin, il n’y a pas de mauvaises surprises qui ressortent des prévisions budgétaires pour 2026, annoncées lundi en marge de la séance extraordinaire du conseil municipal.
C’est ce que corrobore d’ailleurs l’élu du district 4 et président de la Commission des finances, Alain Doré. La transparence envers les citoyens a été de mise, afin qu’ils comprennent mieux pour quels services ils paient et quel est l’impact de leur consommation sur leur facture.
« C’est un budget à la couleur de ce qui a été construit depuis le printemps dernier, teinté des objectifs ciblés par M. Boivin », soutient-il.
M. Doré admet que le taux de taxation est plutôt haut cette année, mais que cette saine gestion permettra aux contribuables d’en profiter pleinement dans les prochaines années.
« On l’a bâti pour augmenter la valeur foncière de la ville, pour être capable de ramener plus de revenus, mais surtout, pour permettre de donner un peu d’air aux citoyens. Oui cette année, les prévisions budgétaires sont hautes et oui on aurait aimé déposer quelque chose de plus bas. Il fallait toutefois être capable d’offrir des services de façon raisonnable, mais avec le but, dans les trois années à venir, de ne pas dépasser le taux d’inflation. »
Ce premier budget de l’administration sert donc de fondation pour l’atteinte de divers objectifs, dont la vision de positionner Saguenay comme métropole nordique de l’Est du Canada. Ce pourquoi, entre autres, une gestion plus serrée des dépenses est priorisée.
« Si on veut être en mesure de se développer, d’amener des industries pour pouvoir offrir de bons emplois, et inciter de nouveaux citoyens à s’établir dans la région, c’est clair que tout ça va nous peser moins cher pour chacun de nous. Une gestion saine, est-ce que c’est de seulement baisser les dépenses, ou c’est de simplement augmenter les revenus ? Je pense que c’est la deuxième option », évoque Alain Doré.
Parallèlement, Luc Boivin a mentionné vouloir établir une cible au niveau du taux d’inoccupation, celui de Saguenay atteignant 1,3 % selon les données du plus récent rapport de la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL). Il admet que la somme allouée au logement est plus basse que dans le précédent budget, en diminution de 900 000$. M. Boivin assure que le développement de logement est dans la mire de la Municipalité, qui appuie également les projets de l’Office municipal d’habitation et de coopératives. D’ailleurs, une somme de 2,5 M$ a été réservée pour l’augmentation des revenus de droits de mutation pour considérer la vigueur du marché immobilier.