Chroniques

Temps de lecture : 2 min 18 s

Une fierté régionale

Le 09 mars 2024 — Modifié à 06 h 00 min le 09 mars 2024
Par Mark Dickey

La semaine dernière, Yanick Jean des Saguenéens de Chicoutimi est devenu l’entraineur-chef le plus victorieux de la LHJMQ avec un total de 590 victoires. Il s’agit là d’un chiffre très impressionnant.

Permettez-moi toutefois d’être encore plus impressionné par le nombre de saisons qui s’élève à 17. À l’exception d’une seule saison où il a agi à titre de directeur-gérant seulement, Jean dirige une équipe de la ligue depuis 17 saisons.

Souvenez-vous de 2005. Les téléphones n’étaient pas si intelligents, les joueurs de hockey n’avaient pas autant d’options en termes de ligues, de pression externe, d’agents qui peuvent être dérangeants et les méthodes d’entraînement n’étaient pas les mêmes. À travers ces années, Yanick Jean s’est adapté tout en demeurant un homme de hockey pertinent et surtout, un gagnant. Soyons honnêtes, le meilleur motivateur et tacticien de l’histoire ne pourrait pas diriger depuis aussi longtemps s’il ne gagnait pas, c’est la loi du sport.

Revenons aux 590 victoires. Toute la région a de quoi être fière. Celui qui détenait la marque précédente était Richard Martel, un gars de Chicoutimi-Nord qui cède la place à un gars de Roberval. Martel était d’ailleurs présent pour féliciter le nouveau recordman, un beau geste.

Question de mettre la cerise sur le sundae, Jean a obtenu sa 590e victoire un vendredi soir, chez lui au centre Vézina contre son ancienne formation, les Tigres de Victoriaville. Avouez qu’il n’y a rien de plus romantique que le sport.

Derrière chaque succès se cache toujours, à tort ou à raison, son lot de détracteurs. Un peu comme à l’image de Richard Martel, on lui reproche de ne jamais avoir gagné LE gros trophée. Avec les Saguenéens, il aura atteint le carré d’as à 2 reprises et nous ne saurons jamais comment le printemps 2020 aurait pu se conclure. Cette année-là, Jean avait décidé d’y aller « all in » avec les acquisitions de Rafael Harvey-Pinard, Felix Bibeau et Raphaël Lavoie. Personne n’a vu venir la Covid qui a battu tout le monde… en 4 !

L’autre commentaire que j’entends de certains amateurs est : « Ouais, mais s’il est si bon que ça, pourquoi il ne fait pas le saut chez les professionnels ? ». Pour lui avoir déjà posé la question lors d’une entrevue radio, il semble être très heureux à Chicoutimi. Sans connaître les détails, je suis convaincu que le salaire et les conditions sont très convenables.

Est-ce que le pari de tout quitter pour s’expatrier dans un circuit mineur américain, à 48 ans en vaut la chandelle ? Est-ce que la famille, qui le supporte depuis des années, a envie de suivre ? Il n’y a pas de mal à être heureux dans un rôle de directeur-gérant/ entraineur-chef dans la LHJMQ.

Maintenant, à quoi pourra ressembler l’avenir de Yanick Jean ? Avec les excellents choix des derniers repêchages, les Sags auront dès l’an prochain un impact important et ils seront prétendants pour les grands honneurs dès la saison suivante. La dernière fois que les bleus ont remporté la coupe du Président, c’était le 9 mai 1994. Un jeune défenseur de 17 ans du nom de Yanick Jean soulevait le précieux trophée. 30 ans plus tard, j’imagine très bien ce même Yanick Jean lever la coupe chez lui, comme entraineur-chef !

Est-ce que je vous ai déjà dit qu’il n’y a rien de plus romantique que le sport ?

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