Vendredi, 05 décembre 2025

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Temps de lecture : 2 min 39 s

Les maisons des jeunes

Une mission essentielle au bon développement des adolescents

Sara-Léa Bouchard
Le 28 octobre 2025 — Modifié à 08 h 00 min le 28 octobre 2025
Par Sara-Léa Bouchard - Journaliste

La Semaine des maisons des jeunes (MDJ), qui s’est déroulée du 13 au 19 octobre, a rappelé la mission essentielle que portent les MDJ dans leur milieu pour favoriser le développement des adolescents. Le Saguenay-Lac-Saint-Jean, avec ses 16 maisons sur le territoire, ne fait pas exception.   

L’intervenante et porte-parole régionale pour le Regroupement des maisons des jeunes du Saguenay-Lac-Saint-Jean (RMJQ-02), Marie-Andrée Gagné, mentionne qu’il s’agit cette année de la 28e Semaine des MDJ à l’échelle provinciale.  

« Lors de cette semaine-là, l’idée est que toutes les maisons qui font parties du regroupement ressortent du lot, fassent briller leur organisation, se fassent voir par la population et les élus. Comme nous sommes au cœur des communautés, c’est important que les gens comprennent et voient l’impact que les maisons ont encore aujourd’hui dans la vie des jeunes », souligne-t-elle.  

Ce groupe de personnes, dans la société, est trop souvent oublié et victime de certains préjugés, laisse savoir Mme Gagné. Pourtant, ces jeunes vivent des enjeux qui leur sont propres et qui forgeront qui ils deviendront.  

« J’aime dire qu’un poupon, en enfant, ça passe mieux qu’un ado. Ce que je veux dire, c’est que c’est peut-être plus attrayant un petit qu’un adolescent qui se construit, qui a des opinions, qui a envie de parler et qui dérange un peu plus. Déjà, la clientèle est méconnue et stigmatisée depuis que le monde est monde. Certains parents pensent aussi que leurs adolescents qui commencent à fréquenter les MDJ s’enlignent vers la consommation, pour ‘’l’expérience’’ et tout ça. Beaucoup ne savent pas qu’il y a des intervenants qui y travaillent et que c’est un milieu encadré et sécuritaire », dénote-t-elle.  

Celle qui œuvre dans le domaine depuis 17 ans affirme toutefois que les maisons de jeunes ont fait du chemin dans l’œil de la population générale.  

« Dans la région, la reconnaissance se fait vraiment sentir », admet Mme Gagné.  

Toujours présentes et importantes  

Marie-Andrée Gagné persiste et signe: les maisons de jeunes n’ont jamais cessé d’être importantes et n’ont jamais arrêté de fonctionner.  

« Il y a constamment des besoins chez l’adolescent qui demandent à être comblés. Que ce soit d’aller se réfugier dans un milieu où il se sentira bien et dans lequel il pourra s’épanouir, tout ça entouré d’adultes significatifs. L’achalandage est là. On remarque également que la clientèle est de plus en plus mixte, donc on y retrouve des jeunes de diverses cultures, de classes sociales différentes, ou aux prises avec des problématiques comme une déficience légère. C’est vraiment varié. Notre objectif est d’être inclusif et je crois que les maisons de jeunes remplissent amplement cette mission. » 

Les jeunes sont aussi entourés d’une équipe d’animatrices, d’animateurs, d’intervenantes et d’intervenants qualifiés, qui sont là pour les accompagner.  

Plus de besoins, peu de services  

En 2025, les problématiques sont cependant grandissantes, tandis que les services se font rares. Et les MDJ doivent composer avec ces répercussions.  

« Qu’on parle de santé mentale, de décrochage scolaire, de troubles de comportement, de situations familiales précaires, on touche à toutes les problématiques de l’adolescence. C’est donc difficile de nous classer dans une seule catégorie lorsque vient le temps d’aller chercher nos financements. On ne cesse de demander à nos ministres de faire une place pour nos ados dans leurs budgets, d’investir dans la jeunesse. » 

Selon un récent sondage réalisé par la firme Léger pour le compte du RMJQ, environ la moitié des Québécois estiment que le gouvernement du Québec n’en fait pas suffisamment pour les adolescents. À titre d’exemple, les efforts pour prévenir l’intimidation et les aider à bâtir de saines relations interpersonnelles (56%), soutenir leur réussite éducative (54%) et favoriser leur développement et leur bien-être physique et mental (53%) sont jugés insuffisants. 

Selon le dernier budget, les 251 MDJ membres du RMJQ ont reçu en 2024-2025 un financement moyen de 184 284 $ pour leur fonctionnement global, alors que leurs besoins réels se chiffrent à plus de 736 177 $.   

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