Vendredi, 05 décembre 2025

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Des avancées pour le Port de Saguenay

First Phosphate signe une entente pour y implanter son usine

Sara-Léa Bouchard
Le 24 juillet 2025 — Modifié à 08 h 00 min le 24 juillet 2025
Par Sara-Léa Bouchard - Journaliste

First Phosphate franchit un pas de plus dans ses visées d’établir solidement ses assises à Saguenay. La compagnie annonce avoir signé une entente avec le Port de Saguenay pour y implanter son usine d’acide phosphorique.  

« La deuxième phase de transformation se fera au Port Saguenay, où on peut y retrouver une certaine facilité pour livrer la marchandise finale. Je pense que c’est la meilleure place pour cet usage, du moins de la façon dont ça a été conçu. Ça a tout de même pris beaucoup de temps pour trouver l’emplacement idéal, mais on y est », indique le patron de First Phosphate, John Passalacqua.

En vertu de cet accord signé jeudi dernier dans les bureaux de l’Agence Wallone à l’Exportation et aux investissements étrangers, First Phosphate bénéficie d’un droit exclusif de conclure un bail foncier définitif avec le Port de Saguenay d’ici le 31 décembre 2027. Le tout bien évidemment sous réserve de diverses étapes financières et de développement et ce, avant le début anticipé de la construction des installations en 2028.

L’entente couvre des terrains sur lesquels la société prévoit développer une installation de production d’acide phosphorique utilisant la technologie propre de pointe de Prayon SA, basée en Belgique, et qui sera mise en œuvre par la société d'ingénierie internationale Ballestra S.pA., basée en Italie.  Ces terrains offrent des avantages stratégiques et un positionnement concurrentiel, notamment un accès direct au rail et au transport maritime vers les marchés nord-américains et mondiaux, en particulier vers les clients européens de la société.

M. Passalacqua parle d’un coût approximatif de 500 M$ pour la construction de l’usine.

« On a un projet ciblé sur la batterie, en utilisant donc du phosphate pour faire les batteries afin de mettre de l’avant la décarbonation. Cet investissement est le montant minime que l’on peut octroyer pour entrer dans ce secteur d’activité », précise-t-il.

En ce qui concerne les échéanciers, les opérations de l’usine pourraient même débuter vers la moitié de l’année 2029.

Un projet bien accueilli dans la région

Plusieurs personnes d’importance dans le paysage du Saguenay-Lac-Saint-Jean ont laissé savoir qu’elles accueillaient le projet à bras ouverts, à commencer par la députée de Chicoutimi et ministre responsable de la région, Andrée Laforest, ainsi que le député de Dubuc, François Tremblay.

« Les investissements successifs de notre gouvernement à Port Saguenay permettront, entre autres, à des compagnies comme celle de First Phosphate de transformer le phosphate en acide phosphorique ici même au Saguenay. Également, nous continuons le travail pour que nos infrastructures soient performantes pour l’attractivité du Port et des communautés environnantes. »

« Cette entente s’inscrit dans la foulée des investissements majeurs et des projets d’infrastructures en cours de réalisation sur sa zone industrialo-portuaire et dans l’esprit de l’entente de collaboration signée récemment avec le North Sea Port, zone portuaire stratégique en Europe », rapporte quant à lui le président-directeur général de Port Saguenay, Carl Laberge.  

La capacité de l’usine

Concrètement, la future usine serait à terme capable de transformer jusqu’à 900 000 tonnes de concentré de phosphate igné extrait de la future mine de Bégin-Lamarche en acide phosphorique. Ce produit sert à la fois l’industrie alimentaire (engrais, additifs) et la filière batteries LFP, où il constitue la matière première indispensable à la fabrication du phosphate de fer-lithium.

La moitié de l’acide phosphorique sera exportée vers l’Europe (d’où l’importance du transport maritime), tandis que l’autre moitié alimentera localement des usines de transformation en poudre de phosphate de fer destinées aux batteries, notamment celle projetée par Proco à La Baie. Ce projet renforcerait ainsi la diversification économique du Saguenay–Lac-Saint-Jean et participerait à la transition énergétique en misant sur un minerai critique.

 

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