Si la fête des Mères évoque tendresse et gratitude pour plusieurs, elle représente aussi, pour certaines femmes, un point de rupture. À La Chambrée de Jonquière, maison d’accueil pour femmes en situation de violence, cette journée devient parfois le déclencheur d’un départ vers une vie plus sécuritaire.
« Certaines choisissent la fête des Mères comme moment pour partir. C’est une occasion qui, comme les vacances ou Noël, pousse à la réflexion — surtout pour celles qui veulent ménager leurs enfants avant de prendre une décision », explique Cynthia St-Louis, agente de prévention à La Chambrée.
L’équipe veille à souligner cette journée avec douceur pour les résidentes. « On prépare un repas, on décore, on offre un petit gâteau… C’est important de créer un moment heureux malgré tout », ajoute-t-elle.
Depuis bientôt 41 ans, La Chambrée multiplie les services : hébergement, sensibilisation dans les écoles, activités de plein air pour les jeunes, et participation active à la défense des droits des femmes vulnérables.
Délais en hausse, ressources limitées
La demande d’hébergement est en forte hausse, tout comme les refus par manque de place. « Les femmes peinent à se reloger, les dépenses ralentissent, et on note maintenant des délais d’un à deux mois pour obtenir une place », déplore Mme St-Louis.
Un projet d’agrandissement est sur la table, mais il reste conditionnel à une augmentation de la subvention gouvernementale — toujours en attente.