Jeudi, 12 décembre 2024

Chroniques

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La chaise des générations dans le placard

Le 21 novembre 2024 — Modifié à 09 h 00 min le 21 novembre 2024
Par Richard Banford

Il ne pouvait y avoir image plus percutante que cette intervention d’une représentante du mouvement pancanadien, Mères au front, jeudi dernier, à la séance extraordinaire du conseil de l’arrondissement de Chicoutimi. Mme Linda Youde, porte-parole de l’organisme, a appris aux membres du conseil que la chaise des générations livrée, l’an dernier à l’occasion d’une séance régulière du conseil de ville, avait été rangée dans le placard d’entrée de l’hôtel de ville.

Voilà où s’en vont les projets présentés aux membres du conseil de ville à Saguenay. La métaphore est tout à fait révélatrice des malaises qui grugent cette administration municipale dont le dysfonctionnement ne cesse de s’amplifier à deux ans des prochaines élections municipales.

DÉFAUT DE TRANSPARENCE

Tout récemment, la mairesse de Saguenay, Julie Dufour, comme pour faire ombrage à ses démêlés avec le directeur général des élections du Québec, invitait les commerçants du centre-ville de l’arrondissement de Chicoutimi pour les rassurer quant au projet de relocalisation du stationnement à étage de la rue du Havre. Rien de concret n’est ressorti de ce dîner impromptu si ce n’est qu’il faudra se revoir en décembre pour en savoir plus. Et on ne prévoit pas amorcer les travaux avant le printemps prochain.

À savoir si oui ou non, le stationnement du Havre sera démoli ou reconstruit, la mairesse s’en remet aux résultats des études en cours. Autant David Janelle, propriétaire du restaurant La Cuisine que le responsable du regroupement de la zone Racine, Shanon Desbiens, semblent excédés par cette absence de transparence.

LA GREFFIÈRE EN PROCÈS

Le même jour pendant cette rencontre avec les commerçants, la greffière Caroline Dion congédiée pour manque de loyauté, assistait à son procès devant le juge Dominic Fiset du tribunal administratif du travail. Deux ans après ce congédiement, le juge recommande aux deux parties de s’entendre sur un règlement à l’amiable pour éviter les frais d’un long procès qui ne servirait les intérêts d’aucune des deux parties. Personne ne doute que la ville recevra une facture salée concernant les démarches entourant ce congédiement annoncé en décembre 2022. Peu après l’embauche du nouveau directeur général Gabriel Rioux, ce dernier aurait appris que Me Dion effectuait des recherches pour connaître les antécédents professionnels du nouveau venu à la tête de l’administration municipale.

Là aussi, comme l’ont souligné les conseillers Mireille Jean et Serge Gaudreault, deux des signataires n’ayant pas approuvé ce congédiement, les membres du conseil ne possédaient pas toutes les informations nécessaires pour prendre une décision éclairée sur ce congédiement. Une prise de position précipitée sans consultation approfondie au préalable.

RIFIFI À L’ARRONDISSEMENT

Et pour mettre un terme à cette journée remplie de brouillard, les conseillers de l’arrondissement ont cherché la lumière du côté du seul membre du comité exécutif présent à cette séance, le conseiller Michel Potvin. Il a dû répondre aux questions de ses collègues qui cherchaient à connaître le contenu d’un avis sur lequel se base le comité exécutif pour justifier le paiement des frais juridiques de la mairesse, accusée de fraude électorale.

Michel Potvin n’a jamais voulu donner suite aux demandes des conseillers, se drapant dans une réponse robotisée du genre ‘’on doit payer’’ s’appuyant sur l’avis juridique reçu par les membres du Comité exécutif. Un avis qui va à l’encontre de ceux transmis par le ministère des Affaires municipales et un autre par un avocat spécialiste consulté et payé par le conseiller Serge Gaudreault.

Pour finir et alimenter davantage le chaos, les conseillers n’ont même pas pu savoir si l’avis juridique a été commandé par le DG ou par les membres de l’exécutif. C’est le statu quo de l’immobilisme. On range tout dans le placard en espérant que personne ne s’en rende compte. Mais le temps viendra où la porte du placard va s’ouvrir et les citoyens demanderont des comptes.

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