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Abus sexuel dans l’Église

Me Claudine Roy devient la Protectrice de l’intégrité des personnes

Jean-François Desbiens
Le 08 novembre 2024 — Modifié à 10 h 27 min le 08 novembre 2024
Par Jean-François Desbiens - Journaliste

Une avocate bien connue dans la région a reçu dernièrement un nouveau mandat du Diocèse de Chicoutimi, dans le cadre des mesures réparatrices mises en place par l’évêque dans l’affaire des victimes des abus sexuels commis par l’ex-prêtre Paul-André Harvey.

Me Claudine Roy est devenue la Protectrice de l’intégrité des personnes dans la région.

Son rôle principal consiste à recevoir les plaintes à l’encontre d’un prêtre, d’un diacre, d’un agent ou d’une agente de pastorale et par toute personne possédant un mandat pastoral émis par l’évêque du diocèse.

Me Roy compte accueillir et écouter confidentiellement les survivants et survivantes d’abus sexuels au sein du diocèse et les diriger vers des ressources et spécialistes selon les besoins exprimés. Elle assume aussi le rôle de tiers indépendant.

« Je me vois comme quelqu’un qui va écouter les personnes survivantes et les appuyer. C’est vrai, qu’en contrepartie, pour les personnes dénoncées, je vais peut-être avoir l’allure d’un chien de garde pour l’institution afin que ça ne se reproduise plus. J’espère que les gens vont cogner à ma porte si nécessaire pour pouvoir être en mesure d’être la référence. »

La Protectrice de l’intégrité des personnes rappelle toutefois que lorsqu’il s’agit d’une personne mineure, elle est tenue de se conformer à l’obligation de signalement que prévoit la Loi sur la protection de la jeunesse et de collaborer à toute enquête éventuelle.

Intérêt public

L’avocate souligne également que les cas d’inconduite, d’abus sexuels et/ou de harcèlement psychologique impliquant des membres du clergé, des personnes en responsabilité pastorale ou collaborant à des activités pastorales, sont toujours considérés d’intérêt public en raison de leur statut particulier dans l’Église catholique et dans la société.

Elle assure qu’elle dispose d’une totale autonomie.

« Je n’ai pas de compte à rendre à l’institution, sinon de signaler des plaintes s’il y en a. Mon unique implication sera dans un comité sur le suivi du plan du diocèse. Je dois tenir compte au droit civil, criminel, canonique et aussi que le diocèse est un employeur. S’il y a des abus, il faut les dénoncer. »

Claudine Roy est membre du Barreau du Québec depuis 1989 et est devenue procureure aux poursuites criminelles et pénales au Saguenay-Lac-Saint-Jean en1990, fonction qu’elle a occupée jusqu’à tout récemment. Au cours de sa carrière, elle a plaidé de nombreux dossiers criminels notamment pour des infractions de violence et d’abus contre les personnes.

Me Roy a aussi été membre de l’équipe des procureurs de la Commission Charbonneau et procureure en chef adjointe à la Direction des poursuites criminelles.

« L’expérience que j’ai pour accompagner les victimes et comprendre ce qu’elles vivent m’aidera énormément à les aider et bien les diriger dans leurs démarches, avec les collaborateurs du système de justice. Je les fais profiter de mes connaissances, je suis là pour les aider. »

Il est possible de contacter Me Claudine Roy en toute confidentialité depuis le 31 octobre en composant le 418 543-2967 ou en laissant un message sur la boîte vocale. Son mandat se terminera en 2027.

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