Jeudi, 12 décembre 2024

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Temps de lecture : 2 min 19 s

Les savonneries locales

Une industrie en constant changement

Sara-Léa Bouchard
Le 02 novembre 2024 — Modifié à 08 h 00 min le 02 novembre 2024
Par Sara-Léa Bouchard - Journaliste

Le contexte économique est très différent pour deux commerces qui œuvrent pourtant dans le même domaine : des savonneries au Saguenay. Le premier est prospère et profite d’un bel élan, alors que pour l’autre, il s’agit d’un défi de tous les instants. Pourquoi ? 

« Dans la région, il y a malheureusement beaucoup de fermetures de petites entreprises et les savonneries sont aussi affectées. De mon côté, ça fait 20 ans que je demeure ouverte parce que je sors de l’argent de mes poches. Ça a déjà fonctionné plus que ça, vraiment, j’ai déjà eu une boutique à Québec. Ça fonctionne quand même ici, mais pas à temps plein, puisque je m’occupe également d’un service de garde », a expliqué la propriétaire de la Savonnerie artisanale L’émousstillé de Chicoutimi, Johanne Gagné. Elle fabrique à la main ses savons exclusivement végétaux et ses produits pour le corps et le bain.    

De son côté la Savonnerie Chèvre-Feuille, à La Baie, s’en tire plutôt bien, surtout en raison de son positionnement stratégique.  

« Du mois de juillet jusqu’à Noël, ça n’arrête pas. Pour ce qui est de la clientèle ce mois-ci, on est dans un gros boum évidemment à cause des bateaux de croisières. Normalement, il y a une petite baisse d’achalandage à la rentrée des classes. Mais la clientèle locale demeure très fidèle, parce que si on avait seulement les bateaux, on ne réussirait pas non plus. Ce sont des clients qui sont récurrents, qui nous encouragent et qui prennent de l’ampleur. Je dirais que ça va très très bien! », a mentionné la copropriétaire Sonia Gagnon, qui a fondé l’entreprise avec son conjoint Yvon Fortin en 2000. Le couple propose des produits entièrement naturels à base de lait de chèvre.  

Les changements dans la consommation ainsi que la qualité des services offerts par les petits commerces régionaux sont des aspects qui influent également sur leur viabilité à long terme. Les deux femmes partagent cependant un point commun fort : elles sont passionnées par ce qu’elles font et par les produits qu’elles mettent sur le marché. Une passion qui, contrairement aux fluctuations de la vie, continue de grandir malgré les difficultés.   

« On entend souvent « ça ne marchera pas », « c’est impossible ». Pourtant, on est là et on vend! C’est vrai qu’au départ c’était plus dur, mais on continue. On est fiers de ne pas avoir lâché », a ajouté Sonia Gagnon.  

L’entrepreneure croit que l’industrie du savon locale est là pour rester.  

« Je pense que ça va durer longtemps pour les savonneries de qualité. Les gens sont beaucoup plus sensibles à ce qu’ils mettent sur leur corps. Je crois que ça va devenir de plus en plus précieux pour les personnes qui veulent faire attention à leur santé. Ça fait vraiment une grosse différence. » 

La fabrication de savons, très populaire 

Le propriétaire de Savon du Fjord, Carl Villeneuve, de son côté, offre des cours sur la fabrication de savons, un volet qui répond davantage à ses besoins et à la demande de ses clients.  

« J’ai suivi une formation en chimie, puis en 2017, j’ai eu l’idée de donner des cours pour montrer aux gens comment fabriquer des savons. Je vends donc aussi des produits pour en fabriquer à la maison. Il y a plusieurs choses qu’on peut contrôler, comme le type d’ingrédients et l’esthétique du savon. Il y a vraiment un engouement pour produire des savons de façon naturelle et sans additifs chimiques. » 

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