Une usine de production de canettes pourrait-elle voir le jour au Saguenay-Lac-Saint-Jean? Si un tel projet n’est pour l’instant pas rentable, pour la Société de la Vallée de l'aluminium (SVA), il s’agit d’une question de temps.

Avant la pandémie, un projet d’usine de fabrication de canettes était bel et bien sur la table, selon la directrice générale de la SVA, Lilianne Savard.

« En raison du contexte économique de la pandémie, ça a fait en sorte que le projet est tombé entre deux chaises. On parle d’enjeux de capacité de fabrication, de problème de rentabilité du projet. Mais c’est une question de temps. La journée où ce sera rentable, ce sera possible. Peut-être que dans trois ou quatre ans, ce le sera, notamment avec l’arrivée de nouvelles technologies et de nouvelles règlementations », avance-t-elle.

L’un des autres problèmes, c’est que le volume de production est trop faible dans la région.

« Même si on a de nouvelles microbrasseries qui poussent tous les mois, ça ne donne pas un assez grand marché. Ça serait, pour l’instant, plus rentable pour le marché de Montréal. »

Nouvelles règlementations attendues

De nouvelles cibles en matière de recyclage ont été adoptées par Québec, ce qui pourrait faciliter la mise en place d’une telle usine dans la région, selon Lilianne Savard.

En effet, 80% des contenants de boissons en aluminium récupérés devront être valorisés localement dès 2026.

Par ailleurs, les entreprises doivent investir de bonnes sommes d’argent pour commander des contenants en aluminium, qui doivent parcourir de nombreux kilomètres à partir des États-Unis, pour arriver ici, où, paradoxalement, on compte quatre alumineries.

À l’heure actuelle, trois joueurs majeurs ont le quasi-monopole de production de canettes en Amérique du Nord : Crown, Ardagh et Ball. C’est auprès d’eux que la grande majorité des producteurs de bières et de boissons diverses font affaire en les important des États-Unis.

« On dépense beaucoup d’argent pour promener des canettes. Elles sont fabriquées en un seul morceau, elles sont livrées sur des palettes et on ne peut pas les empiler. Ce sont des livraisons très légères qui prennent beaucoup de place », indique Lilianne Savard.