Vendredi, 26 avril 2024

Chroniques

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Choc-fm la radio militante et communautaire de secteur JAK (Jonquière, Arvida et Kénogami)

Le 22 décembre 2022 — Modifié à 15 h 40 min le 22 décembre 2022
Par Mélyna Girard

Chronique

Les années 70, c’était les années de la solidarité et du communautaire. Les premiers finissants des premières cohortes des Cégeps étaient fraîchement diplômés et étaient inspirés des mouvements communistes, marxistes-léninistes, socialistes et syndicaux.

Un quatuor de jeunes finissants collégiens et universitaires, composé de Sylvie Brassard, Louis Pilote, Denis Leclerc et Charlotte Gervais, avait eu l’idée de créer un lieu pour loger des organismes communautaires, dont une radio communautaire. Après avoir organisé plusieurs rencontres composées d’une centaine de personnes provenant du milieu communautaire, ils avaient réussi à convaincre la Fabrique St-Dominique de faire l’acquisition de l’ancien centre paroissial de l’Église St-Dominique, aujourd'hui occupé par le Côté-Cour, pour y loger des organismes et réaliser le projet de radio communautaire.

Choc-fm donne la parole à la population

Dans le Réveil du 18 juin 1974, on pouvait lire dans un article de Marcelle St-Laurent qu’à la suite de nombreuses consultations, 27  organismes souhaitaient une radio FM communautaire. Pour se démarquer du projet de radio communautaire CHUT-FM de Chicoutimi, le groupe de Jonquière voulait offrir une voix aux organismes communautaires et aux discours plus de gauches.

D’ailleurs, c’est Denis Leclerc qui avait eu l’idée d’utiliser les lettres d’appellations de l’antenne C-H-O-C. Il avait dit que C, H, U, T, voulait dire se taire, donc la radio de Jonquière voulait-être la voix de la revendication alors il allait utiliser les lettres C, H, O, C, pour faire le mot CHOC, pour le choc des idées et offrir une alternative aux discours des radios commerciales du Saguenay. Dès septembre 1974, le groupe s’affairait à monter le dossier pour le CRTC pour créer la station de radio communautaire.

Choc-fm va bouleverser les ondes de la région

Créer une station de radio ne se fait pas en un clin d’œil. Le groupe de la maison communautaire avait travaillé durant trois ans pour monter le volumineux dossier pour le CRTC et créer une programmation qui représentait les besoins des groupes communautaires.

Dans le Réveil du 9 juin 1976, on annonçait l’ouverture de CHOC-FM en octobre 1976. Mais c’est le 11 avril 1977  à midi que CHOC-FM faisait entendre sa voix. La même année ou CHUT-FM c’était tue. La programmation était composée d’émissions d’information, de politique et de culture. Le contenu était alimenté par les groupes sociaux et communautaires. Les sujets de l’heure étaient : la condition féminine, la condition des travailleurs, le nationalisme et l’éducation. Aussi, toute la population pouvait proposer des émissions de radio pour ainsi jouer son rôle de radio pour la communauté.

CHOC avait prouvé qu’elle comblait un besoin, car en 1981, la station prenait de l’expansion en augmentant la puissance de son antenne et pouvait ainsi diffuser à la grandeur du Saguenay- Lac- Saint-Jean.

Choc-fm ­le ­début­ de ­la ­fin

Après des années dorées, la fin des années 80  et le début des années 90  marqueront l’essoufflement du projet communautaire. CHOC-FM subissait des problèmes financiers, mais aussi des problèmes techniques. Un grand roulement de personnel dû à une structure composée en majorité de bénévoles ne permettait pas à la station de répondre aux critères du CRTC pour maintenir sa licence. À plusieurs reprises, le CRTC menaçait la station de révoquer son permis de diffuser.

Le 31 juillet 1992, CHOC-FM cessait de diffuser afin de se restructurer. La station communautaire s’associait au Cégep de Jonquière. CHOC-FM déménageait ses studios dans l’ancienne résidence étudiante du Collège de Jonquière, le Pavillon Manicouagan afin de se rapprocher du département d’ATM pour mettre à contribution les étudiants en radio pour compléter la programmation. La station recommençait à diffuser le 26 octobre 1992 jusqu’en février 1997. C’était la fin de la radio militante et le début de sa nouvelle appellation CKAJ.

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