Vendredi, 26 avril 2024

Chroniques

Temps de lecture : 2 min 57 s

André Brassard architecte

Le 06 avril 2023 — Modifié à 14 h 24 min le 06 avril 2023
Par Mélyna Girard

Chronique

Dans cette nouvelle chronique, je vous parlerai d’une de mes passions personnelles, soit l’architecture. Pour ce faire, je vous ferai le portrait d’un grand bâtisseur moderne de notre région, l’architecte André Brassard. Il me semblait important de mettre en lumière l’importance de cet art souvent négligé ou encore sous-estimé ainsi que les artistes à qui nous devons ces édifices que nous côtoyons au quotidien et qui, parfois, finissent par ne plus se faire remarquer.

Une enfance jonquiéroise

André Brassard est né le 20 mars 1939 à Jonquière sur la rue St-Dominique d’une famille de la classe moyenne. Contrairement à la majorité de ses amis et voisins, ses parents ne travaillaient pas pour les grandes usines de la ville. Sa mère était bachelière en musique du conservatoire de musique de Québec, l’une des premières de la région, et son père était compositeur, musicien et folkloriste.

Pour gagner sa vie, François Brassard, le père d’André, était organiste à l’église St-Dominique et donnait des concerts à la radio de Radio-Canada. Dans une prochaine chronique, je ferai le portrait de cet homme dont la salle du Cégep de Jonquière porte toujours le nom depuis 1965.

Ses débuts en architecture couronnés de succès

Dès la petite école, André se passionnait déjà pour le dessin, cette technique de représentation visuelle qui fera partie intégrante de sa future carrière d’architecte.

Il entre au collège classique qui était à l’époque situé dans l’édifice du Côté-court. Le futur collège de Jonquière était alors en préparation et en construction. Le père d’André Brassard est d’ailleurs l’un des fondateurs du Collège de Jonquière et il est immortalisé dans la murale de Jordi Bonet à l’entrée du pavillon administratif du Cégep de Jonquière.

Après son collège classique, sa passion du dessin lui confirme son choix d’aller étudier en architecture à l’Université Laval de Québec. Dès sa sortie en mai 1966, il travaille au bureau d’architecte de Bertrand Dallaire, un autre grand architecte moderne du Saguenay.

André Brassard fera la manchette du Réveil du 14  décembre 1966  où on annonçait en première page : « Prix d’architecture pour André Brassard. » Il avait alors reçu la médaille de l’institut royal du Canada pour son projet de thèse, le musée imaginaire.

Jonquière la moderne

Les années 60 et 70 marquent l’essor économique de la région. Avec le baby-boom et la Révolution tranquille, il y avait un besoin criant de nouvelles écoles, de nouvelles églises, de cégeps, de grands magasins et d’édifices administratifs. C’était la manne d’or pour les architectes modernes de la région.

André Brassard commença sa carrière avec son premier projet de la résidence des Oblats. Comme les Pères Oblats venaient de vendre le collège à l’État québécois, ils devaient se trouver une nouvelle résidence. Ils s’installèrent dans l’édifice situé au 3710, rue Panet à Jonquière qui est maintenant converti en immeuble à logements.

André Brassard va continuer de laisser sa marque dans la région comme architecte, plus particulièrement dans la ville de Jonquière. Son grand projet, qui le positionnera dans l’histoire comme l’un de nos plus grands architectes, est sans nul doute l’édifice Marguerite Belley. Lorsque vous y passerez, en prêtant attention à cet édifice bien connu et appartenant au gouvernement du Québec, vous pourrez remarquer le style et la signature d’André Brassard.

Ce grand architecte continuera à marquer notre paysage avec les projets de la résidence Ste-Marie, les tours d’habitation du Cégep de Jonquière, le Cégep de Saint-Félicien, le pavillon Lionel Gaudreault et le célèbre Centre des données fiscales de Jonquière.

Je vous prépare par ailleurs, chers lecteurs, une chronique sur cet édifice qui a fait couler beaucoup d’encre et a connu plusieurs annonces de sa construction de plusieurs ministres et premiers ministres du fédéral. Une entrevue que j’ai réalisée avec André Brassard m’a permis de connaître les dessous de cet édifice fédéral.

Un leg pour le futur

André Brassard a aujourd’hui vendu sa magnifique maison de Jonquière qui lui servait également de bureau. Il a pris sa retraite pour profiter de la vie. Il s’est remis au piano et redécouvre les œuvres célèbres de son père. Je souhaite qu’avec cette chronique je vous aurai donné le coût à l’architecture, car derrière chaque grand bâtiment se trouve un grand créateur et une grande histoire.

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