Économie

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Bois d’œuvre canadien.

Le CIFQ qualifie d’injustifiée la nouvelle hausse de taxe américaine

Le 15 février 2024 — Modifié à 08 h 56 min le 15 février 2024
Par Maxime Hébert-Lévesque - Journaliste

La volonté du gouvernement américain d’augmenter les taxes sur le bois d’œuvre canadien est « injustifiée » selon le président-directeur général du Conseil de l’industrie forestière du Québec (CIFQ), Jean-François Samray.

« Ce dossier-là doit se régler de façon honorable pour le Canada (…) C’est un conflit politique qui a un impact économique sur la région et sur l’ensemble du pays », lance Jean-François Samray qui souligne que ce présent conflit perdure depuis maintenant huit ans.

Présentement, les producteurs de bois canadiens doivent payer une taxe de 8,05% à la douane américaine pour y faire traverser leur production. Une situation qui ne risque pas de s’améliorer. En effet, le 1er février dernier, le ministère américain du Commerce a annoncé vouloir faire passer le taux de taxation à 13,86% pour le mois d’août 2024.

« Le secteur forestier américain réclame cette taxe en prétextant que l’industrie forestière canadienne est subventionnée par l’État », précise-t-il.

D’ailleurs, les tarifs antidumping (7,15%) valent pour plus de la moitié du nouveau taux préliminaire de 13,86%. Selon le PDG du CIFQ, les autorités américaines estiment que le bois canadien n’est pas vendu assez cher et compétitionnerait de manière déloyale leurs scieries.

« Au Québec, on a un régime forestier qui a été validé par les Américains lorsqu’il a été mis en place. Ce régime s’inspire des pratiques les plus rigoureuses de plusieurs états américains. L’état québécois s’est restreint à suivre leurs restrictions », poursuit Jean-François Samray.

L’OMC donne raison au Canada

M. Samray rappelle qu’il y a près de quatre ans l’Organisation mondiale du commerce (OMC), après analyse, avançait qu’il n’y avait pas de distorsion de marché.

« Ils ont des prétentions qu’ils devront défendre lors de panels. Nous devions siéger sur ses enjeux il y a 1 800 jours et vendredi dernier, on apprenait qu’ils [les américains] repoussaient ça encore (…) Il y a présentement 1,8 milliard de dollars qui appartiennent aux scieries québécoises et plus précisément aux scieries jeannoises qui ont été perçus. Cette somme est bloquée tant qu’il n’y aura pas de négociation pour régler le litige », ajoute-t-il en précisant que le bois européen rentre présentement aux États-Unis sans taxe.

Yannick Baillargeon, le président d’Alliance forêt boréale va dans la même direction que le CIFQ. Il estime que le régime forestier québécois a été mis en place pour prouver aux États-Unis que le Canada ne subventionne pas son industrie.

« On est constamment en cour à propos de ce sujet-là et l’OMC nous donne raison, mais ils continuent quand même d’appliquer une surtaxe (…) On pensait avoir un sauf-conduit avec l’arrivée de Joe Biden au pouvoir, mais démocrates et républicains c’est du pareil au même sur ce dossier-là », conclut Yannick Baillargeon.

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